Le Journal de Quebec - Weekend
DU STAND-UP À LA TÉLÉ
Nous avons tous besoin de rire ! En regardant la programmation des différentes chaînes, nous avons plus que jamais la possibilité de rire dans le confort de notre salon. Sans se déplacer, on a accès à nos humoristes préférés en plus d’avoir la chance de découvrir une nouvelle génération de comiques. Place au stand-up à la télé !
Le stand-up se porte bien. Depuis 5 ans, les soirées d’humour dans les bars et comedy clubs se sont multipliées. Les humoristes sont plus nombreux, mais personne ne se pile sur les pieds. Ils ont chacun leur terrain de jeu et, avec la multiplication des plateformes, ils saisissent les opportunités. « On assiste à une explosion du stand-up, confirme Valérie Dalpé, productrice au contenu de L’Open Mic de... C’est dans l’ère du temps. Le but de L’Open Mic c’était d’ailleurs de rendre justice à toutes ces soirées d’humour dans les bars, de créer des clics. Le public s’y rend pour prendre une bière,
être entre amis et rire en découvrant de nouveaux talents. C’est ce feeling qu’on souhaitait plus que d’être dans une émission de télé. Chaque semaine est à l’image de son hôte. On veut reproduire la chimie qu’on retrouve dans les loges. Et on travaille l’image avec un beau packaging pour que les humoristes en soient fiers. »
NOUVEAUX VISAGES
L’Open Mic de… est une belle carte de visite pour plusieurs. Valérie est d’ailleurs heureuse que V accepte de donner la place à de jeunes humoristes. « Des émissions comme Like-moi!, Code G ou
Code F ont mis de l’avant une nouvelle génération d’humoristes. Ce sont des générateurs de contenus. On leur offre l’opportunité de faire découvrir leur matériel. Et on le voit, ils arrivent préparés. Aujourd’hui, c’est fréquent pour eux de faire 2-3 événements d’humour dans une même soirée pour roder leurs numéros. »
« Les humoristes bénéficient de toutes les nouvelles plateformes, explique Josée Charland, directrice du département management d’artistes de ComediHa! et responsable de la programmation du ComediHa! Fest. Ils s’approprient le web, un média non censuré, sont vus et entendus plus rapidement, on découvre leurs univers sur des podcasts. Les soirées d’humour leur permettent d’améliorer leurs textes instantanément. Ils n’ont plus à attendre qu’un gérant ou un diffuseur les mettent de l’avant. Toutes ces expériences assurent leur développement. Ils sont prêts plus rapidement pour la télévision. »
Prêts plus facilement certes, mais ils savent aussi plus ce qu’ils veulent. « Les humoristes sont aujourd’hui des entrepreneurs. Ils ont les deux mains sur le volant de leur carrière. Ils sont au fait des stratégies spécifiques d’autopromotion, affirme Louise Richer, directrice générale de l’École de l’humour. On les encourage à trouver leur personnage humoristique. On remarque que beaucoup prennent la parole au JE. Nos étudiants sont aussi formés au langage cinématographique. Tous développent une série web qui permet d’enrichir sa stratégie et d’afficher ses créations. Ils se prononcent sur leur métier dans des podcasts, se positionnent face à l’actualité, font des choix actifs.
« On remarque aussi un retour à la sobriété (moins de personnages, moins de projections). Un simple micro-main permet une circulation sans s’embarrasser. » C’est ce genre de performance qui circule beaucoup sur Netflix notamment et qui inspire la jeune génération.
DIVERSITÉ INÉGALÉE
Louise Richer l’avoue, l’humour connaît une période exceptionnelle grâce à toutes les plateformes. « Il y a une diversité inégalée et tous vont avoir leur place. » Avant, la diffusion télé était réservée aux chaînes généralistes, ce qui nécessitait des contenus grand public, mais aujourd’hui, l’humour niché trouve écho sur les chaînes spécialisées et le web. « Le rapport à la télévision est aussi différent, remarquet-elle. Avant, un humoriste avait peur de brûler son numéro à la télé. » Aujourd’hui, il en profite. Tant mieux pour nous !