Le Journal de Quebec - Weekend

GENESIS A SURVÉCU À SON PREMIER ALBUM

En mars 1969, Genesis débarquait dans l’univers musical avec un premier disque qui n’a pas connu un très grand succès. C’est quelques années plus tard, avec les albums Trespass et Nursery Cryme, et des pièces beaucoup plus longues, que la formation britan

- YVES LECLERC Le Journal de Québec yves.leclerc @quebecorme­dia.com

Cette première collection de chansons, intitulée From Genesis to Revelation, a eu 50 ans le 7 mars.

L’album contient 13 chansons à saveur pop, folk et psychédéli­que. Le disque, réalisé par Jonathan King, est très éloigné des sonorités progressiv­es qui sont devenues la marque de commerce de Genesis.

Tony Banks, Peter Gabriel, Anthony Phillips, Mike Rutherford et Chris Stewart fréquentai­ent tous, à l’époque, la prestigieu­se école publique Charterhou­se, à Surrey, en Angleterre.

Les cinq musiciens, qui avaient entre 15 et 17 ans, ont écrit des chansons, enregistré un démo et l’ont envoyé au réalisateu­r Jonathan King, qui a été rapidement séduit par la voix de Peter Gabriel.

Avec un contrat de cinq ans avec l’étiquette Decca, Genesis s’est retrouvé dans les studios Regent Sound à Soho, à Londres, pour l’enregistre­ment de From

Genesis to Revelation. Le batteur Chris Stewart a été remercié puis remplacé par John Silver.

L’album a été enregistré en trois jours en août 1968 sur un magnétopho­ne à quatre pistes.

« L’enregistre­ment s’est fait très rapidement, comme c’était souvent le cas à l’époque. Nous n’avions aucun contrôle sur le résultat final. Sur cet album déjà, on peut percevoir le moment où nous avons commencé notre exploratio­n musicale, en particulie­r sur les morceaux de Tony Banks », a relaté le chanteur Peter Gabriel, dans la biographie Genesis : toute l’aventure.

Le bassistegu­itariste Mike Rutherford avoue que les musiciens du groupe ne savaient pas très bien jouer de leurs instrument­s. « On a fait plusieurs prises, jusqu’à ce que la version nous plaise », atil précisé dans ce livre publié en 2007.

Les membres de Genesis de l’époque, même s’ils étaient très jeunes, ont pris cet enregistre­ment très au sérieux.

« Nous étions déterminés à nous accrocher à cette chance qui nous était offerte », a précisé Peter Gabriel.

REGAIN DE VIE

From Genesis to Revelation n’a pas obtenu un très grand succès. Les simples

The Silent Sun, A Winter’s Tale et Where the Sour Turns to Sweet n’ont pas permis à l’album de se retrouver dans les palmarès.

« C’était en soi une réussite, même si l’album ne s’est pas bien vendu. Nous étions en apprentiss­age. La musique était pour nous une sorte de passetemps. Nous ne pouvions donc pas vraiment être déçus », a fait remarquer Mike Rutherford.

L’album a connu un regain de vie en 1974, en raison du succès des albums qui ont suivi, atteignant la position 170 du Billboard 200.

Genesis s’est accroché. Les courtes chansons pop se sont transformé­es en quelque chose de plus complexe. Les

Dusk, White Mountain et Stagnation, que l’on retrouvera sur Trespass, et qui ont été écrites dans la cuisine des parents d’Anthony Phillips, ont commencé à prendre forme.

UNE AUTRE VOIE

La formation s’engageait sur une voie qui allait leur permettre, lentement, de devenir un des chefs de file du mouvement rock progressif qui s’est imposé durant les années 1970.

« Nous avons compris que Jonathan King n’accepterai­t jamais de suivre la voie dans laquelle nous nous engagions. Plus nous voulions faire de la musique compliquée, moins il l’aimait. Nous écrivions des morceaux qui duraient dix, quinze minutes, et nous pensions que ce serait un frein. Alors nous avons commencé à répéter sans le prévenir. Finalement, nous lui avons annoncé que nous ne travailler­ions plus avec lui. Nous avons ensuite cherché d’autres solutions pour assurer la gestion du groupe », a expliqué le claviérist­e Tony Banks.

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