Le Journal de Quebec - Weekend
LA ROUTINE TRÈS PRODUCTIVE DE WEEZER
Weezer a sorti quatre albums au cours des trois dernières années, il en a deux autres en chantier et il prend présentement la route pour une tournée conjointe avec les Pixies. Tout ça ne suffit pourtant pas à classer les quatre membres du groupe californien dans la catégorie des bourreaux de travail, assure le guitariste Brian Bell.
« Bien sûr, on doit bosser parce qu’on a des familles et des comptes à payer. Mais dans les faits, on se dit entre nous qu’on ne devrait pas travailler trop fort pour ne pas s’épuiser. La semaine dernière, on avait une tournée de promo à New York et c’était vraiment trop. Pas moyen de se reposer. Je préfère avoir une routine qu’être un workaholic », dit-il.
Voilà donc pourquoi les tournées de Weezer sont désormais brèves. Celle qui les amène à Montréal, mercredi, a commencé ce vendredi et se conclura à Coachella, le 20 avril. Un mois et demi, pas un jour de plus.
« On n’a plus besoin de tourner comme on le faisait quand on a commencé », tranche Brian Bell.
EXPLORATION
Bourreaux de travail ou pas, les gars de Weezer sortent des albums à un rythme infernal. Et ils sont fidèles à la thématique des couleurs. Après le bleu, le vert, le rouge, le blanc et celui couleur sarcelle, voici l’album noir.
Lancé le 1er mars, The Black Album dévoile d’autres facettes musicales de Weezer, qui puise cette fois dans le funk, l’electro-pop et même les rythmes latins sur la première pièce, Can’t Knock The Hustle.
Brian Bell affirme cependant que le Black Album ne représente pas une cassure par rapport aux opus précédents du groupe. « Ce n’est pas si éloigné de Pacific Daydream ou du
White Album », soumet-il, en se faisant l’apôtre de la recherche et de l’expérimentation en musique.
« Il faut toujours se mettre en danger. Les possibilités en musique sont si vastes, on ne pourra jamais toutes les explorer. Mais tant qu’à en faire, pourquoi ne pas expérimenter? », faitil remarquer.
À écouter parler Brian Bell, le réalisateur de l’album, Dave Sitek (TV on the Radio), semblait pour sa part plutôt surpris par le désir du quatuor de sortir de ses sentiers battus, même après avoir reçu carte blanche de Rivers Cuomo pour faire tout ce qu’il voulait.
SUITE D’AFRICA
Impossible de discuter avec un membre de Weezer sans revenir sur le succès surprise, l’année dernière, de leur reprise d’Africa, du groupe Toto. L’histoire est amusante, puisque c’est à l’insistance d’une fan de 14 ans sur Twitter que Weezer a fini par enregistrer le succès de 1982.
Le groupe est même retourné en studio une deuxième fois, parce qu’il n’était pas content de la première version qu’il avait enregistrée.
La récompense pour ce travail acharné a pris la forme du Teal Album, une collection de reprises de succès des années 70-80 (a-ha, Black Sabbath, Eurythmics, entre autres) qui a fait tout un tabac à sa sortie le mois dernier.
« On ne l’aurait jamais fait si les gens n’en avaient rien eu à faire de nos reprises. C’était aussi très cool d’apprendre de toutes ces grandes chansons. Ça nous a en quelque sorte servi de guide de révision pour l’enregistrement du Black Album. »
Weezer sera au Centre Bell de Montréal, le 13 mars, avec Pixies.