Le Journal de Quebec - Weekend

LE NOUVEAU VISAGE DE LA DANSE

- SAMUEL PRADIER

En une seule saison, Révolution a fait évoluer l’image de la danse. Jusque-là boudés ou relégués au second plan par la télévision, les danseurs sont devenus des vedettes à part entière grâce à ce formidable coup de projecteur. Le milieu lui-même en a de surcroît bénéficié, notamment grâce à l’introducti­on du « moment Révolution ».

Succès instantané, l’émission Révolution a véritablem­ent impacté le milieu de la danse au Québec, notamment en créant des danseurs vedettes comme le duo Team White ou Yoherlandy.

« C’est particulie­r pour nous, reconnaît la maître Lydia Bouchard. En danse, ce n’est jamais une possibilit­é, à la base. On ne devient pas danseur pour la célébrité ou l’argent. Je pense que la communauté de la danse a été surprise par cette nouvelle notoriété. »

Symbole de cette popularité, le numéro de Yoherlandy et Rahmane, pendant les quarts de finale, a été vu près de 24 millions de fois sur YouTube. Ce qui est intéressan­t, selon Lydia Bouchard, c’est que, plus les danseurs seront connus, plus les diffuseurs vont programmer de la danse.

« J’espère que ça va faire évoluer le marché, car on a prouvé que les gens aiment la danse. »

UNE COMPÉTITIO­N RELEVÉE

Cette starisatio­n des danseurs a certaineme­nt joué sur le fait que de nombreux danseurs de talent se sont présentés aux auditions de cette deuxième saison de l’émission.

« J’avais quelques appréhensi­ons, parce qu’on peut être victime de notre propre succès, avance Jean-Marc Généreux. Mais tous mes rêves ont été exaucés. Le talent est au rendez-vous. La profondeur, la qualité, l’ingéniosit­é et la créativité ont continué d’évoluer. On a affaire à l’élite de la danse. Cette saison, je pense qu’on a environ la moitié de danseurs amateurs, et le reste, ce sont des profession­nels. C’est rassurant de voir que la communauté de danse accepte notre façon de faire. » Laurent, un des Twins, le confirme également. « Je suis en état de choc de voir combien les danseurs de cette saison réussissen­t à nous surprendre », s’exclame-t-il.

Plusieurs candidats écartés lors des premières rondes, l’an dernier, vont aussi faire leur retour.

« Quand on dit à quelqu’un qu’on veut qu’il revienne, on est honnêtes, affirme le coloré JeanMarc Généreux. S’ils reviennent, c’est parce qu’ils ont une nouvelle propositio­n à nous faire. En ayant une seconde chance, ils veulent nous surprendre. Et je peux dire que ceux qui sont revenus avaient le couteau entre les dents. »

DES CRITÈRES IDENTIQUES

Si la compétitio­n s’annonce particuliè­rement élevée pour cette nouvelle saison, les maîtres veulent continuer à juger les prestation­s avec le même regard.

« Moi, je juge de la même façon, avec le même oeil que si le danseur dansait devant moi dans un studio et qu’on devait recommence­r tout de suite après, explique Lydia Bouchard. Je l’aborde de la même façon que dans mon quotidien. »

Dans le fauteuil de maître, Jean-Marc Généreux revient toujours à l’essentiel: le corps et le mouvement.

« À la première saison, on n’avait pas nécessaire­ment de références, on les a créées ensemble. Là, on a dû faire un reset pour ne pas se laisser influencer, mais je peux déjà dire que les “moments Révolution” ont monté de deux crans. Il y a toujours un facteur d’entraîneme­nt dans la créativité. »

Ce « moment Révolution », créé à l’aide de 128 caméras 4K réparties à 360 degrés, a visiblemen­t changé la perception des danseurs sur leur travail.

« La révolution est, selon moi, une réflexion sur l’ensemble de l’oeuvre, estime Lydia Bouchard. Les danseurs doivent se poser des questions sur ce qu’ils présentent et ce qu’ils veulent réellement dire dans leur numéro. C’est un exercice qui vient avec le travail de création, et qui est plus profond qu’il n’y paraît. »

DES MAÎTRES COMPLICES

Mais si le concept fonctionne aussi bien, c’est également grâce à la complicité incroyable des quatre maîtres de l’émission.

« On est vraiment une équipe, déclare Jean-Marc Généreux. Je pense que ça arrive à un moment donné dans nos vies où on n’a plus rien à prouver. Que ce soit les Twins, Lydia ou moi, on ne fait pas notre promotion personnell­e, on n’est pas dans l’ego, on reste nous-mêmes et on est au service des danseurs. C’est ce qui nous unit. »

Le respect et l’admiration sont aussi un ciment gagnant.

« Avec Jean-Marc et Lydia, c’est un bonheur, opinent les Twins. On apprend tellement de choses avec eux. »

La deuxième saison de Révolution sera lancée à TVA, dès ce dimanche, 22 septembre, à 19 h.

 ??  ??
 ??  ??

Newspapers in French

Newspapers from Canada