Le Journal de Quebec - Weekend

À CINQ, C’EST MIEUX

Raton Lover prend plaisir à confondre les sceptiques. À tous ceux qui leur ont déconseill­é de former un groupe de cinq musiciens, la formation folk rock de Québec vient de répondre en sortant un troisième album en cinq ans.

- CÉDRIC BÉLANGER Le Journal de Québec cedric.belanger @quebecorme­dia.com

Ajoutez à cela les quelque 300 concerts donnés partout au Québec et vous obtenez un formidable pied de nez à tous ces « pros du métier » (mais pas des gens de leur équipe actuelle, tiennent-ils ardemment à préciser) qui ne croyaient pas à leur projet collectif.

« “Simon, tu serais bien mieux de te partir en solo”. Je ne sais pas combien de fois je l’ai entendue celle-là », laisse échapper le chanteur et parolier des Raton, Simon Lachance.

« Après ça, tu t’en vas jouer à plein de places et tu te fais dire que ça fait du bien de pas avoir rien qu’un duo ou un trio pendant deux heures », signale avec amusement le bassiste Martin Plante.

THÉRAPIE

Cela nous mène à Changer de

trottoir, paru il y a deux semaines. Si la musique folk rock du groupe gagne en raffinemen­t sur ce nouvel album, le propos joue dans des plaies à peine refermées.

« L’album au complet est le reflet d’une thérapie personnell­e », expose Simon Lachance, qui a senti le besoin de consulter au cours du processus.

La chanson-titre est un bon exemple de l’aspect thérapeuti­que des nouvelles compositio­ns de Raton Lover. « Je me suis croisé l’autre soir. Pis j’ai changé de trottoir », chante-t-il sur une mélodie d’écorché vif.

« Dans le fond, précise Lachance, l’album pose la question suivante : si je me croise demain matin dans la rue, suis-je capable de me regarder en pleine face ou je fais semblant de ne pas me reconnaîtr­e ? »

SUICIDE

Le quintette va même jusqu’à explorer le thème du suicide dans la chanson Marcel, en s’appuyant sur le geste fatal commis par un de leurs amis.

« On pense que ça aurait pu se passer autrement s’il avait eu l’occasion de parler », affirme Simon Lachance.

« Socialemen­t, nous avons une certaine conception de l’apparence du bonheur. On dit tout le temps que ça va bien et nous sommes capables de nous construire une image en ce sens. Je pense qu’il faut changer ça. Il faut se permettre d’être faillible, se donner le droit à l’erreur et nous avons commencé à le faire pour nous-mêmes. »

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