Le Journal de Quebec - Weekend

BRISER LA CHAÎNE, BRISER LE SILENCE

- BRUNO LAPOINTE Le Journal de Montréal bruno.lapointe@quebecorme­dia.com

Il n’est pas rare d’entendre un artiste promettre son projet « le plus personnel ». Mais dans le cas de Renee Wilkin, il est pratiqueme­nt impossible de mieux décrire

Briser la chaîne, le troisième album de sa carrière où elle ouvre bien grand les portes de son jardin secret.

« J’ose plus qu’avant. Beaucoup plus, même », avance Renee Wilkin en entretien au Journal.

Voilà le mot d’ordre, le squelette même, de sa plus récente offre. Elle a en effet servi de ligne directrice pour la chanteuse et son équipe, à commencer par Corneille, directeur artistique du projet, et sa conjointe Sofia De Medeiros, qui en signe la majorité des textes. Le couple a aidé Renee Wilkin à porter cet album jusqu’aux bacs, où il a été déposé il y a une semaine.

« Sofia me demandait souvent si j’étais certaine que je voulais aller aussi loin dans mes expérience­s personnell­es. J’étais prête à l’assumer. Je devais y aller all in, ou pas du tout. Et j’ai choisi la première option », explique la chanteuse.

DEUIL ET RUPTURE

C’est ainsi qu’elle adresse aujourd’hui la pièce La chaîne à son père qui s’est enlevé la vie alors qu’elle n’était qu’une gamine.

Sur d’autres pièces, elle évoque pour la première fois – et à mots à peine couverts – sa séparation du père de ses enfants.

La rupture a eu lieu il y a plus d’un an, à l’ombre des médias et des réseaux sociaux.

« J’avais décidé ne pas en parler jusqu’à aujourd’hui pour protéger mes deux garçons. Il n’y a pas eu de drame, mon ancien conjoint et moi on est en bons termes et on cohabite encore pour le bien des enfants : ça va bien. Mais ça a quand même été un exutoire de m’ouvrir par rapport à cette situation-là sur l’album. Ça m’a fait du bien », confie-t-elle.

Et ça ne s’arrête pas là. Tant qu’à faire sauter le loquet des portes de son jardin secret, Renee Wilkin en profite également pour s’affranchir de l’intimidati­on dont elle a été victime en grandissan­t.

« Je n’évite plus les miroirs », entonne-t-elle fièrement sur la pièce Elle est belle.

En effet, elle accepte aujourd’hui sa silhouette pulpeuse. Mais le chemin vers l’acceptatio­n, lui, aura nécessité temps et efforts pour celle qui a longtemps souffert des moqueries lui étant adressées.

« J’ai toujours été hors normes par rapport aux standards de beauté qu’on a l’habitude de nous montrer, alors mon parcours n’a pas toujours été simple. Mais aujourd’hui, j’ai appris à m’aimer comme je suis, à me trouver belle et à avoir confiance en moi, autant comme femme que comme artiste », assure-t

elle.

« C’est d’ailleurs ce que j’essaie de transmettr­e à mes enfants en leur apprenant à ne pas porter de commentair­e ni de jugement sur l’apparence physique des autres. Je n’encourage pas les gens à avoir un surpoids; j’encourage les gens à s’accepter comme ils sont », ajoute-t-elle.

BIENTÔT LA FRANCE

Alors que le public québécois devra attendre au printemps prochain pour découvrir ce nouvel univers musical sur scène, la France, elle, pourra y goûter très bientôt.

Renee Wilkin s’envolera bientôt pour Paris, où elle ira courtiser les mélomanes locaux en première partie des concerts de Corneille.

« La France, c’est un rêve que j’ai toujours eu, mais je ne pensais pas qu’il était réalisable. C’est difficile de dire ce que ça pourrait donner. Mais j’ai envie d’essayer et d’aller au bout de ce rêve », confie la chanteuse. L’album Briser la chaîne est en vente maintenant.

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