Le Journal de Quebec - Weekend

LE CHEF-D’OEUVRE DE L’ÉTRANGE

- YVES LECLERC Le Journal de Québec yves.leclerc@quebecorme­dia.com

Une pochette étrange avec une créature délirante et à faire peur, King Crimson a posé, en octobre 1969, l’un de premiers jalons du mouvement rock progressif. L’opus In the Court of the Crimson

King fête, cette semaine, ses 50 ans.

Après les lancements de l’Album

blanc et d’Abbey Road des Beatles, de l’opéra rock Tommy de The Who, et de Bayou Country et Green River, du groupe Creedence Clearwater Revival, cinq musiciens britanniqu­es mélangeaie­nt rock, jazz, musique symphoniqu­e et psychédéli­sme pour créer, ce qui, selon plusieurs, est devenu la toute première brique de la fondation du rock progressif.

In the Court of the Crimson King a rapidement attiré l’attention en raison d’une spectacula­ire pochette avec une créature torturée ou encore qui sort d’un terrible cauchemar.

« Que dire de plus? Elle reflète la musique », a indiqué dans une entrevue au magazine Rock & Folk le membre fondateur Robert Fripp, faisant aussi référence à l’image du roi cramoisi que l’on retrouve à l’intérieur de la pochette.

La formation britanniqu­e King Crimson avait dévoilé trois pièces de cet album, en première partie des Stones, le 5 juillet 1969, à Hyde Park, devant 500 000 spectateur­s. SUCCÈS IMMÉDIAT

King Crimson a officielle­ment vu le jour six mois plus tôt dans le sous-sol d’un café de Londres. La formation réunissait le guitariste Robert Fripp, le multi-instrument­iste Ian McDonald, le bassiste et chanteur Greg Lake, le batteur Michael Giles et le parolier Peter Sinfield.

In the Court of the Crimson King a été enregistré et réalisé par le groupe sur un magnétopho­ne à huit pistes dans un studio de Londres.

Trois mois plus tard, l’album atterrissa­it dans les bacs des disquaires.

Les sonorités de guitare de Robert Fripp, l’utilisatio­n du mellotron, la voix de Greg Lake et les mots du parolier Pete Sinfield ont rapidement séduit les amateurs qui avaient envie de fréquenter de nouvelles routes musicales. Le succès a été immédiat. PRESQUE PARFAIT In the Court of the Crimson King a atteint la 5e position du palmarès britanniqu­e, la 28e du Billboard 200 aux États-Unis et il a délogé Abbey

Road, au Japon, qui était en première place.

L’opus est au deuxième rang des 50 meilleurs albums de rock progressif, selon le magazine Rolling Stone, derrière The Dark Side of the Moon de Pink Floyd. L’opus démarre en puissance avec

21st Century Schizoid Man et la voix distordue de Greg Lake. Le maelstrom sonore est puissant et cacophoniq­ue. Sept minutes plus tard, King Crimson plonge dans un tout autre univers avec la voix douce de Lake, les sonorités de flûte de Ian McDonald et l’envoûtante I Talk to the

Wind. Le calme après la tempête. L’album se poursuit avec Epitaph,

Moonchild et In the Court of the Crimson King. Un disque presque parfait. La formation qui a adopté une multitude de configurat­ions, au fil des ans, autour de Robert Fripp, existe toujours.

King Crimson a même ramené à la vie plusieurs pièces de cet album mythique, qui s’empoussiér­aient au grenier, avec les Epitaph, Moonchild, The Court of the Crimson

King et 21st Schizoid Man. « King Crimson a combiné plusieurs formes de musique pour créer une force surréelle et originale », avait écrit à l’époque le critique John Morghland, dans le magazine Rolling Stone.

Pete Townshend, guitariste de The Who, a qualifié le disque de chefd’oeuvre de l’étrange. Une édition de 50e anniversai­re de In the Court of the Crimson King sera lancée le 25 octobre dans une multitude de formats.

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La pochette étrange Le membre fondateur Robert Fripp
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