Le Journal de Quebec - Weekend

RETOUR INATTENDU À L’ÉCRITURE

- MARIE-FRANCE BORNAIS

Denis Monette avait annoncé, lors de la parution de son dernier roman,

Les enfants de Mathias, que c’était le dernier et qu’il prenait sa retraite. Mais le romancier à succès, maintenant octogénair­e, a changé d’idée et propose cet automne un nouvel opus à ses lecteurs, La maîtresse de l’horloger.

En entrevue, il explique ce qui s’est passé. « J’ai voulu faire un retrait de l’écriture, un retrait du milieu pour un bout de temps. En 2017, je n’étais vraiment pas bien. J’avais un état de santé précaire.

Après, j’ai embarqué dans le mouvement de la retraite, mais ça n’existe pas, la retraite, pour un écrivain, un comédien, un chanteur. La retraite n’existe pas pour les artistes : on meurt avec son savoir-faire. »

Il n’était pas certain de revenir… mais il a été incapable de faire le deuil de sa plume, et encore moins le sevrage de l’écriture, dit-il avec humour.

« Ça explique mon absence et mon retour. D’autant que ma santé va beaucoup mieux. »

Denis Monette avait déjà le synopsis de La maîtresse de l’horloger dans son tiroir. « J’avais même fait un premier jet et je me disais… peut-être que si je retrouve la force et le goût d’écrire, ça pourrait être une oeuvre posthume. C’est ce que j’avais dit à ma fille. Et finalement, lorsque j’ai dit à mon éditeur que j’étais rendu aux trois quarts de mon nouveau roman, ils ont sauté sur moi et m’ont fait signer un contrat pour le sortir tout de suite. Maintenant, il va falloir que j’écrive une autre oeuvre, à laisser à mes petits-enfants ! »

VIE DE COUPLE MOUVEMENTÉ­E

Son nouveau roman n’est pas une grande fresque familiale comme il en a l’habitude, mais un portrait d’une vie de couple mouvementé­e, marquée par les tirailleme­nts et les abus, l’aveuglemen­t amoureux et les moeurs d’une autre époque.

L’histoire commence en 1971 et raconte les tourments de Jacques, un horloger qui, après 18 ans de vie commune avec une nouvelle conjointe, Muriel, décide de retourner auprès de sa première épouse, de laquelle il n’avait jamais divorcé. « C’est un roman qui sort de l’ordinaire », commente l’auteur. « Ce couple est soudé beaucoup plus par le corps que par le coeur… L’horloger ne tient pas à Muriel ; il tient plutôt à toutes celles qu’il rencontre! Nonn seulement il ne la resspecte pas, mais il lui a ppris ses plus belles annnées — de 30 à 48 ans. Il ene dispose comme d’un briquet jetable. » Denis Monette expliquep que tout au long dud roman, le lecteur est enn compagnie de Jacques et Muriel.M « Ce monsieur tient à son titre dd’horhorloge­r ; il connaît l’opéra, les peintres célèbres. Il est parfois très sarcastiqu­e avec elle. »

ÉMOTIONS ET SENTIMENTS

Muriel aime son Jacques aveuglémen­t. « Il y a énormément d’émotions et de sentiments en elle : tout ce que lui n’a pas, elle l’a en double. Elle l’aime beaucoup plus qu’il l’aime. Elle se laisse avoir par l’aspect charnel qu’il lui apporte parce qu’autrement, ce n’est pas un garçon tellement intéressan­t! Mais n’oubliez pas que nous sommes dans les années 1970… »

▪ Denis Monette a vendu plus d’un million d’exemplaire­s de ses romans, tous des best-sellers.

▪ Il sera au Salon du livre de Montréal.

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LA MAÎTRESSE DE L’HORLOGER Denis Monette Éditions Logiques 336 pages
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