Le Journal de Quebec - Weekend

INFLUENCÉ PAR JOHN CASSAVETES

Post mortem, le premier film du cinéaste Louis Bélanger, vient d’être restauré par Éléphant : mémoire du cinéma québécois. Quelle meilleure occasion que d’entendre le réalisateu­r parler de ses coups de coeur et de ses souvenirs ?

- ISABELLE HONTEBEYRI­E Agence QMI

Louis, quel est votre premier souvenir d’une salle de cinéma ?

La première fois que je suis allé dans un vrai cinéma, c’était avec mes deux soeurs et elles m’avaient emmené voir Rabbi

Jacob au cinéma de Paris à Québec. Je devais avoir neuf ou 10 ans. J’étais surexcité, je riais, je donnais des coups dans le dossier du monsieur qui était devant moi et qui m’avait fait une scène.

Comment définiriez-vous le métier de réalisateu­r ? Le(la) premier(e) réalisateu­r(trice) dont vous avez admiré le travail ?

J’ai un rapport assez ouvrier au métier. Je suis celui qui a la vision globale du projet et qui doit la communique­r à l’ensemble de l’équipe pour qu’on fasse tous le même film. Parfois, c’est très clair dans ta tête, mais tu te rends compte en jasant que les gens imaginent autre chose. Pour Vivre à 100 milles à l’heure [son plus récent film qui a pris l’affiche le 27 septembre, NDRL], j’avais une vision très précise puisqu’il parlait de ma jeunesse. Le public a l’impression que la réalisatio­n se passe sur le plateau, mais il y a aussi toute la postproduc­tion, où je dois tout refaire avec le monteur, les gens qui créent le son, la musique, les effets spéciaux. Ce qui me plaît le plus, c’est la direction d’acteurs. Pour les réalisateu­rs, j’ai apprécié le travail de Scorsese pour Taxi Driver. Admiré ?

Fellini pour Amarcord. Influencé ? John Cassavetes parce que c’est un peu plus « tout croche » et indépendan­t.

Votre premier film marquant ?

Les ordres de Michel Brault. J’avais une forte impression de vérité. C’était comme un documentai­re – je trouvais Jean Lapointe très touchant –, tout avait l’air vrai et ç’a montré une réalité que je connaissai­s.

Et plus récemment ?

Trois affiches tout près d’Ebbing, Missouri que j’ai trouvé extrêmemen­t bien construit.

Un film qui vous a traumatisé, enfant ?

C’est Les oiseaux d’Hitchcock. Je l’ai vu jeune. Je me souviens être sorti le lendemain pour aller au terrain de jeu en vélo et il y avait plein d’oiseaux dans la cour chez nous. Comme j’avais vu le film la veille, j’ai figé et je suis rentré! J’étais sûr que les oiseaux me regardaien­t alors que c’étaient des moineaux!

La trame sonore de votre adolescenc­e ?

Je crois que c’est The Wall de Pink Floyd, qui est arrivée comme une tonne de briques. C’était un incontourn­able, tout le monde achetait le 33 tours et allait voir le film ensuite. Après, il y a eu celle de Paris Texas que j’ai achetée et écoutée et réécoutée.

Un film ou un univers de film dans lequel vous aimeriez vivre ?

Ça va très bien où je suis!

Si tout était possible, un(e) réalisateu­r(trice) vivant ou mort que vous aimeriez inviter au cinéma ? Qu’iriez-vous voir ?

Tout est possible, j’irais voir une vue avec mon chum Falardeau ! Et j’irais voir La bataille d’Alger.

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Trois affiches tout près d’Ebbing, Missouri
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Les oiseaux
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Les ordres

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