Le Journal de Quebec - Weekend
LE CONTE DE DISNEY « STUPIDE » DE ROSALIE VAILLANCOURT
Inspirée autant par Dominique Michel et La Poune qu’Amy Schumer et Sarah Silverman, Rosalie Vaillancourt nous arrive avec un tout premier spectacle solo,
Enfant roi. Pour la jeune humoriste de 26 ans, cette première carte de visite « néo-burlesque » devrait rejoindre un large public.
Rosalie Vaillancourt ne fait rien comme les autres. Alors que la tendance actuelle en humour est le stand-up épuré, avec simple micro et tabouret, Rosalie a plutôt imaginé une sorte de pièce de théâtre, pour son premier spectacle solo, Enfant roi.
« Au début du spectacle, je reçois un sort d’une sorcière parce que je suis une mauvaise personne. Elle me dit que si, à la fin du spectacle, je n’ai pas montré que j’étais une bonne personne, elle me transforme en gros tas de merde! » raconte-t-elle au Journal, assise sur le divan dans son salon, avec son chien Chantal à ses côtés.
Chaque fois que Rosalie fera une bonne action durant le spectacle, un pétale d’une énorme fleur s’ouvrira. « Je voulais que ce soit un conte de Disney, mais version stupide! (rires) »
Pour écrire ce premier spectacle, elle a collaboré avec son complice depuis le tout début, Charles-Alex Durand. « C’est mon meilleur ami, on a trop de fun ensemble, dit-elle. Il a tout fait avec moi, même mes statuts Facebook. On s’est rencontré la première journée à l’École nationale de l’humour. On était les deux avec des punaises de lit. (rires) On a le même humour absurde. On aime les mêmes choses comme South Park et Ding et Dong. »
Pour la mise en scène, elle a fait appel à Pierre-François Legendre, qui a souvent travaillé avec Les Denis Drolet dans le passé.
Le titre du spectacle, Enfant roi, la représente-t-elle bien? « Oui, c’est surtout pour rattacher à l’histoire de la sorcière, répond-elle. Ma génération, on dit souvent qu’on est des enfants rois. Mais on n’est pas juste ça. On est aussi des manipulateurs ! Mes parents m’ont vraiment couvée. Je voulais mettre ça de l’avant. »
L’AMOUR DES ANIMAUX
Rosalie Vaillancourt a grandi à Saint-Hyacinthe. Elle a deux soeurs de 27 et 36 ans. Sa mère, vétérinaire pathologiste, lui a transmis son amour des animaux. « Je voulais être primatologue, étudier le comportement des primates en groupe, surtout les bonobos et gorilles des plaines », dit Rosalie de façon sérieuse.
Elle s’était même inscrite en sociologie, psychologie et anthropologie à l’université. Mais l’appel de l’humour s’est fait entendre. N’est-ce pas un domaine complètement différent ?
« Pas tant. En fait, les gens dans la salle, si tu les étudies comme il faut, on descend du singe…, fait-elle remarquer. J’aime voir quelle blague plaît à telle ou telle tranche d’âge. »
Quand on lui demande quelles sont ses inspirations, Rosalie répond d’abord Dominique Michel et La Poune. « Mais elle, je ne sais pas si je l’aime au premier ou deuxième degré. »
Dernièrement, elle a regardé plusieurs spectacles d’humour sur Netflix et s’est trouvé des affinités particulièrement avec Sarah Silverman. « J’aime qu’elle fasse des blagues dans ses prémisses. »
PAS POUR LES ENFANTS
À l’extérieur de la scène, Rosalie Vaillancourt a souvent travaillé dans des projets qui pouvaient rejoindre un jeune public [ Conseils de famille, Demande donc à Rosalie]. Ce premier spectacle solo, toutefois, ne s’adresse assurément pas aux enfants. « Je dirais que c’est 13 ans et plus, mentionne-t-elle. Je parle de trucs personnels tout le long, dont ma sexualité. »
Elle aborde sa rupture médiatisée d’avec l’humoriste Pierre-Yves Roy-Desmarais, survenue à l’été 2018. « Il s’était fait une blonde tout de suite après. J’ai écrit un numéro en pleurant, mais j’ai ajouté des blagues pour que ce soit drôle ! Je lui ai envoyé le numéro pour qu’il approuve. Je ne dis rien de méchant sur sa blonde, la charrue. (rires) »
Rosalie vivra un 13 novembre particulier, puisqu’elle fêtera ses 27 ans le même jour que sa première montréalaise. « J’ai hâte que les gens voient le show parce que j’ai l’impression qu’ils ne me connaissent pas. Ils se disent que je parle fort et que je suis excitée. Mais ils vont voir qu’il y a aussi des dimensions bizarres à cette fille-là (rires). »