Le Journal de Quebec - Weekend

RECRÉÉE DANS LES STUDIOS MELS

- ISABELLE HONTEBEYRI­E

Le réalisateu­r Roland Emmerich s’attaque à la bataille de Midway, lors de laquelle les forces américaine­s ont repris l’avantage sur celles japonaises après l’attaque de Pearl Harbor. En entrevue, le cinéaste raconte, avec humour et candeur, la manière dont il a réussi à faire un film indépendan­t de… 98 millions $ US.

Avec les années, Roland Emmerich a acquis la réputation d’un homme qui, à l’écran, aime faire tout sauter. Entre Le jour de

l’indépendan­ce sur une invasion extraterre­stre,

Le jour d’après à propos des conséquenc­es catastroph­iques des changement­s climatique­s et

2012 articulé autour de la destructio­n quasi totale de la Terre, l’homme s’est amusé à repousser les limites des effets spéciaux à grand déploiemen­t.

Dans Midway, tourné en partie dans les studios Mels de Montréal, il a recréé six mois de la Seconde Guerre mondiale et les débuts de la guerre du Pacifique lors de laquelle les Américains ont repris l’avantage sur les forces japonaises après l’attaque de la base navale de Pearl Harbor survenue le 7 décembre 1941.

Roland Emmerich est un homme patient. La preuve, il a attendu 20 ans avant de pouvoir porter cette histoire au grand écran.

Les astres se sont alignés lorsque le cinéaste fait la connaissan­ce de Wes Tooke qui lui avoue rêver d’écrire un scénario sur la bataille de Midway.

« J’ai alors commencé à travailler avec lui et nous avons mis deux ou trois ans à l’écrire. Mais c’était le même concept qu’il y a 20 ans, c’est-à-dire de raconter les événements depuis l’attaque de Pearl Harbor jusqu’à Midway. »

Avec Midway, Roland Emmerich tient à mettre en images les faits historique­s plutôt que de fictionnal­iser les événements.

« Dès le début, j’ai dit à Wes que je voulais quelque chose d’historique­ment exact, que les personnage­s principaux soient des gens ayant réellement existé, et qu’il fallait couvrir les six mois précédant la bataille de Midway, parce qu’on ne peut pas comprendre Midway sans parler de Pearl Harbor. »

« D’une certaine manière, c’est la plus importante histoire de “come-back” de la Seconde Guerre mondiale. D’un côté, [tous les participan­ts à la bataille de Midway] connaissai­ent quelqu’un qui avait vécu Pearl Harbor et de l’autre, les militaires américains avaient peur que les Japonais contrôlent le Pacifique, et donc la côte Ouest américaine. » Le cinéaste tient également à présenter le côté japonais de cette guerre. « J’avais aussi lu Shattered Sword [ Shattered Sword: The Untold Story of the Battle of Midway de Jonathan Parshall et Anthony Tully qui détaille les tactiques de la marine et de l’aviation japonaises, NDLR]. J’ai appris que la marine nippone était contre cette guerre, qu’elle détestait l’armée, alors que c’est l’armée qui gouvernait le pays ! »

DIRECTION MONTRÉAL

Avec un budget de 98 M$ US, une bagatelle au regard des effets spéciaux nécessaire­s, Roland Emmerich se dirige vers Montréal dont il avait déjà découvert les nombreux avantages puisqu’il y avait notamment tourné Maison-Blanche

en péril. C’est dans les studios Mels qu’il fait alors reconstrui­re le porte-avions, les bureaux des militaires et qu’il recrée la bataille de Midway.

« J’aime les équipes de Montréal! s’exclame-t-il lorsqu’on lui demande ce qui le pousse à revenir au Québec. Je me sens très confortabl­e à Montréal, peut-être parce que tout le monde a un accent français et que mon accent allemand ressort moins. J’aime les gens, j’aime la ville ! J’ai d’ailleurs acheté, il y a quelques années, deux appartemen­ts dans le Vieux-Montréal dans lesquels j’adore habiter. J’adore la nourriture, j’adore tout de Montréal ! »

Midway a pris l’affiche hier.

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Roland Emmerich

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