Le Journal de Quebec - Weekend
ENSEIGNER AU TEMPS DES PIONNIERS
Romancière adorée de ses milliers lecteurs, Louise Tremblay d’Essiambre les invite à suivre le destin d’Agnès Lafrance, une jeune femme qu’ils ont connue dans Une simple histoire d’amour, dans une nouvelle série se déroulant dans les « pays d’en haut »,
MARIE-FRANCE BORNAIS
Le Journal de Québec
Dès son arrivée dans un petit village des Laurentides où elle a été affectée comme institutrice, à la fin de l’été 1931, Agnès Lafrance déchante. Elle en rêvait… mais rien ne se passe comme prévu.
Elle s’accroche à sa mission de contribuer à l’éducation des enfants du village, mais ce n’est pas facile.
Loin de sa famille, en marge d’une vie sociale et d’une hypothétique vie amoureuse, Agnès retrouve un peu de chaleur humaine auprès de la famille de son amie Honorine.
Au fil des mois, bien des épreuves et des déceptions vont la guetter. Aura-t-elle la force de continuer?
NOUVELLE RÉGION À EXPLORER
Louise Tremblay d’Essiambre, écrivaine inspirée, méthodique et disciplinée, avait la région des Laurentides dans la mire depuis un moment et souhaitait y retrouver des personnages que ses lecteurs ont rencontrés dans les séries précédentes, pour boucler la boucle.
« Je voulais aller dans un autre univers, complètement. Je n’avais pas exploré la région des Laurentides. Agnès s’est imposée à moi », dit-elle, en entrevue.
Agnès est apparue pour la première fois dans Une simple histoire d’amour. « On l’a connue quand elle avait 10, 11 ans, alors que sa maison était en train de flamber. Elle était dehors et était partie chercher sa poupée dans le feu », rappelle-t-elle.
« Elle va ensuite aller en ville pour vivre avec sa tante, comme ça se faisait souvent à l’époque. Elle a pu faire des études et devenir professeur. »
VIE EXIGEANTE
La vie d’une « maîtresse d’école » du début du 20e siècle l’a fascinée. « Dans la même classe, il y avait des enfants de tous les niveaux. Agnès dit à son amie Marion, dans le livre, que si elle veut parler des saisons, elle doit s’adresser autant au petit de six ans qu’à la fille de 12-13 ans », note-t-elle. « C’était des défis à relever, ça ! Il y avait une adaptation à faire et il n’y avait pas de travailleur social, d’orthopédagogue. C’était le professeur qui faisait tout ça. » Le petit Jean-Baptiste du roman, un enfant très énergique qui court partout et ne tient pas en place, est le portrait d’un hyperactif. « C’est un TDAH avant l’heure », note l’auteure, qui connaît des enfants hyperactifs et leurs parents exténués. « Il faut les écouter. Si elle l’occupe, en classe, Agnès n’a pas de problème avec ce petit bonhomme-là ! Elle lui dit : “Va laver les brosses ! Taille les crayons !
Fais ci, fais ça !” À l’époque, ce n’était pas des hyperactifs ni des TDAH: c’était des maudits tannants, des petits énervés. Ils passaient pour des imbéciles, souvent. »
LE QUÉBEC
Son amour pour le Québec et ses régions transparaît dans ses romans, qui rendent hommage aux pionniers, aux défricheurs, au patrimoine et au mode de vie d’antan. Ses romans sont d’ailleurs très populaires en Europe.
« C’est beau, chez nous, douze mois par année ! » assure-t-elle. Au Salon du livre de Genève, en Suisse, elle a d’ailleurs rencontré des lectrices qui avaient lu tous ses livres.
Elle termine en ce moment l’écriture du deuxième tome, qui sortira en avril, à temps pour le Salon du livre de Québec. Le troisième sortira à la fin de l’été 2020.