Le Journal de Quebec - Weekend

LA FIN D’UN BEAUPARCOU­RS

- YAN LAUZON

Encensée par la critique tant ici qu’à l’étranger, la série Écrivain public en est aux derniers tournages de sa troisième et ultime saison, à Montréal. Le résultat devrait être dévoilé ce printemps, sur les ondes de TV5.

Bâtie autour du roman de Michel Duchesne, l’oeuvre mettant en vedette Emmanuel Schwartz dans la peau d’un homme prêt à aider avec des mots se rapproche de sa conclusion, mais n’en reste pas moins encore très collée à la réalité.

« La série parle du problème de l’analphabét­isme, mais c’est quelque chose qui s’étend aux problèmes sociaux en général, précise le comédien. Ça englobe le problème dans les soins de santé, la pauvreté, les sans-abris. Dans tous ces domaines-là, la compassion est parfois difficile à trouver chez le grand public. »

« C’est surtout de mettre en relief ceux qui ne sont pas organisés pour se débrouille­r dans la vie parce qu’ils ne savent pas écrire, ajoute Sandrine Bisson, membre de la distributi­on principale. Je trouve que c’est bien de le mettre en valeur parce qu’il y a une bonne partie de la population qui est dans cet état-là. »

Pour Luc Senay, une des covedettes, cette série était nécessaire. « Des fois, c’est le fun de jouer des affaires où notre ego est très flatté, et d’autres fois, pour moi, c’est important de participer à des projets où je sens que ça fait oeuvre utile. »

DE FORTS ÉCHOS

Plusieurs années après le début du projet, les personnage­s ont encore une forte résonance, tant pour les acteurs d’Écrivain

public que pour le réalisateu­r et coscénaris­te, Éric Piccoli.

« Ce qui m’intéresse vraiment, ce sont des gens sans voix, des héros de tous les jours qui font des trucs bien plus nobles que ce que je sors de mon travail. Ce sont des profs qui se battent avec des coupures de financemen­t, des infirmiers, tout le monde qui aide les gens, qui accompagne les plus “poqués”, qu’ils soient jeunes ou vieux. »

Au fil des ans, le développem­ent de Mathieu, l’écrivain public du titre, s’est apparenté à celui de son interprète. « Ça suit un peu mon rythme intérieur. Le personnage de Mathieu s’apaise avec l’âge. Il accomplit des choses, il se réalise; tout ça est très cohérent pour moi », explique Emmanuel Schwartz.

Quant à Sandrine Bisson, elle qualifie sa Jojo comme étant « un rôle bonbon ». « Je m’éclate, je décolle. C’est tout rêve d’acteur de ne pouvoir presque plus sentir son corps et de ne plus avoir de tête, d’être juste un personnage. »

« Je ne pensais pas pouvoir vivre ça un jour. J’ai un enfant depuis le début; c’est la rencontre entre elle et son enfant normale. C’est un “clash”, c’est au-delà du réel », détaille-t-elle.

IMBROGLIO

Pour la conclusion de la série, Mathieu n’évolue plus dans le centre communauta­ire central et a couché ses mots sur papier.

« La troisième saison débute avec lui qui publie un livre inspiré de son expérience d’écrivain public. Contre toute attente, la critique est dithyrambi­que, détaille le réalisateu­r. Ça fait énormément plaisir, mais son employeur réalise qu’il a publié un livre et qu’il ne l’avait pas averti. Cela devient donc un imbroglio sur le côté profession­nel de la chose. »

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Emmanuel Schwartz sur le plateau de tournage d’Écrivain public ÉCRIVAIN PUBLIC

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