Le Journal de Quebec - Weekend

AU-DELÀ DE L’IMAGE

- MARIE-JOSÉE R. ROY

Révélée dans le film Jeune Juliette l’été dernier, Alexane Jamieson rêve toujours de cinéma et de télévision. À 17 ans, la jeune femme, qu’on peut voir dans la série L’effet secondaire et, bientôt, dans La vie compliquée de Léa Olivier, aspire à jouer des rôles aux antipodes les uns des autres.

« Je regarde les possibilit­és, confie Alexane en entrevue. Mais j’espère réussir à travailler dans ce métier-là toute ma vie. Quand j’avais cinq ans, j’avais donné une première entrevue, dans laquelle je disais que j’allais être comédienne jusqu’à 20 ans. Pour moi, 20 ans, c’était l’âge qui représenta­it la vie entière ! Encore aujourd’hui, je ne m’imaginerai­s pas faire autre chose. »

Il y a déjà 11 ans et des poussières qu’Alexane Jamieson fait son bonhomme de chemin devant les caméras.

Elle se décrit elle-même en riant comme le « petit mouton noir » de sa famille, puisque la profession de sa mère coordonnat­rice aquatique et celle de son père restaurate­ur ne la prédestina­ient pas nécessaire­ment à une carrière sous les projecteur­s. Mais sa maman s’est montrée ouverte lorsque sa fillette de cinq ans a manifesté l’envie d’être « dans la télévision ».

« Je pense qu’elle ne savait pas dans quoi je m’embarquais, lance spontanéme­nt Alexane. J’aimais tester les émotions des gens, jouer des personnage­s. Les seuls cadeaux que je demandais, c’était des costumes pour incarner des rôles. Je n’étais pas gênée, j’aimais être devant la caméra. » ACCEPTATIO­N DE SOI

Ce fut alors le début d’une belle aventure, qui a commencé avec des contrats photo, des publicités, puis des rôles plus substantie­ls dans 30 vies, Ruptures et le long métrage Les rois mongols.

Évidemment, le fait d’interpréte­r le personnage-titre de Jeune Juliette, une adolescent­e avec un surplus de poids bien dans sa peau, mais confrontée au regard d’autrui, lui a apporté davantage de visibilité et d’attention.

Alexane a même eu la chance d’aller faire la promotion du film d’Anne Émond en France et de participer à des séances de questions-réponses avec le public dans des événements.

« Que ma parole puisse avoir plus de projection, et que je puisse me faire mieux entendre grâce à Juliette, ça vaut pour tout l’or du monde », s’emballe la jeune artiste.

Très à l’aise avec son image, Alexane Jamieson n’a aucun problème à prêter vie à des filles complexées par leur apparence, si ça peut servir à faire évoluer la cause de la diversité corporelle.

Mais elle n’hésite toutefois pas à espérer à voix haute ne pas être cantonnée à ce style de rôle.

« En tant que comédiens, on se retrouve souvent étiquetés à un certain type de personnage­s. Souvent, ceux qui jouent des rôles de méchants vont rester des méchants. Moi, j’ai eu la chance – et un peu la malchance! – de me faire connaître avec un rôle qui parlait de mon poids. J’ai quand même hâte de faire quelque chose qui va me sortir de ma zone de confort, de jouer des rôles qui vont s’éloigner des standards auxquels on m’identifie. »

« Mais j’ai quand même adoré personnifi­er Juliette, nuance Alexane. J’aime prôner l’acceptatio­n de soi. Pour que d’autres personnes se sentent acceptées, comme moi je me suis sentie, quand je regardais des émissions ou des films du genre, avant. »

Dans L’effet secondaire (vendredi, 17 h, ICI Radio-Canada Télé), elle se glisse dans la peau de Maude, une écolière réservée et malchanceu­se dont le père se meurt du cancer et qui se fait intimider à l’école.

Dans La vie compliquée de Léa Olivier (sur Club illico dès le 21 février), elle sera Sophie, une « dure à cuire, un peu plus méchante, mais avec un bon fond », détaille Alexane, qui dit aussi se passionner pour l’écriture et qui compte étudier, l’automne prochain, au Collège Lionel-Groulx en réalisatio­n ou en jeu.

 ??  ??

Newspapers in French

Newspapers from Canada