Le Journal de Quebec - Weekend
LE BONHEUR DES HISTOIRES PUISÉES DANS L’HISTOIRE
Alors qu’il a commencé à présenter en spectacle l’album Sous influences, le chanteur Bruno Pelletier nous parle des livres qui l’ont laissé sans voix. Vous pouvez commencer par nous dire quel genre de lecteur vous êtes? Étant artiste soliste, je suis aussi un entrepreneur, et je suis assez proche de mes affaires. Alors entre la mise en scène, l’écriture, les répétitions et les spectacles, j’ai fini par devenir un lecteur occasionnel. La seule chose que je m’oblige à lire tous les jours, c’est l’actualité. Par contre, pendant les vacances, je vais me taper avec plaisir quelques bouquins. Quelles ont été vos plus récentes découvertes, côté livre?
Il y a un homme qui m’impressionne énormément, et c’est Yuval Noah Harari. J’ai reçu Sapiens en cadeau et chaque soir avant de me coucher, j’en lis une page. C’est le genre de livre qui m’apporte beaucoup, qui me nourrit. Tellement que je me suis acheté Homo
deus et qu’on m’a offert 21 leçons pour le XXIe siècle !
En même temps, c’est assez costaud comme lecture et pour en lire des bouts, il faut avoir la tête à ça parce qu’on y trouve des réflexions, de l’histoire, de la philosophie et de l’anthropologie. Juste avec ces trois briques, j’en ai pour 10 ans ! J’ai aussi découvert Frédéric Lenoir avec Le miracle Spinoza. C’est un livre qui m’a vraiment interpellé, car l’idée qu’un mec ait pu penser comme ça à une époque où l’Église était toute puissante me paraît incroyable. Ça m’a fasciné, car je suis encore en train de me demander si je suis athée ou agnostique !
Et au cours de ces dernières années, quels sont les romans qui ont pour vous été d’énormes coups de coeur?
Un roman qui m’a vraiment interpellé, c’est Les piliers de la terre de Ken Follett. Je l’ai reçu en cadeau après Notre
Dame de Paris et à ce moment-là, je ne savais pas du tout que l’intrigue tournait autour de la construction d’une cathédrale. J’ai trouvé ça complètement fascinant et je me suis rendu compte que dès que l’histoire était puisée dans l’Histoire, ça me captivait ! Sinon, j’ai aussi beaucoup aimé Les fourmis de Bernard Werber et Les cerfs-vo
lants de Kaboul de Khaled Hosseini.
Est-ce qu’il y a un livre dont vous avez envie de parler parce qu’il a joué un rôle important dans votre vie?
Je ne suis pas ésotérique ou psycho pop pour deux cents. Par contre, je dois reconnaître que Le chemin le moins
fréquenté de Scott Peck m’a beaucoup parlé. Je l’ai lu dans la vingtaine, et il donne des pistes pour nous aider à cheminer ou apprendre à mieux nous connaître. En plus, c’est un livre qui est bien écrit.
Si une telle chose était possible, quel personnage de livre aimeriez-vous rencontrer en vrai?
Bob Morane ! C’est le tout premier bouquin sans illustration que j’ai lu et je serais curieux de savoir si l’image que j’avais de ce personnage quand j’étais jeune avait du sens.
Vu que la Saint-Valentin approche, quel est selon vous le plus beau roman d’amour jamais écrit?
Je n’en ai pas la moindre idée. S’il y a quelque chose que je n’achète pas, ce sont bien les romans d’amour!
À l’inverse, vous vous rappelez un roman qui vous a donné des cauchemars ou que vous avez lu tendu comme un arc?
Hell.com de Patrick Senécal. Ce livre met en scène des gens riches qui peuvent se payer tout ce qu’ils veulent sur le Net et ça finit par devenir tellement horrible qu’il y a des lecteurs qui ne sont pas capables de le lire jusqu’au bout. Moi, je l’ai dévoré ! Ce qui me fascine, c’est qu’en entrevue, Patrick Senécal est un mec aussi intéressant que rigolo. Mais quand il écrit, il peut sortir des trucs vraiment tordus et sordides…
Que lisez-vous en ce moment?
Un livre de Marie-Ève Marion, une amie à moi. Elle a écrit un livre-témoignage sur l’adoption animale qui s’intitule Le trèfle à 4 pattes.