Le Journal de Quebec - Weekend

« MA PASSION POUR LA SANTÉ MENTALE EST AUSSI FORTE QUE CELLE POUR LA MUSIQUE »

- BRUNO LAPOINTE Le Journal de Montréal bruno.lapointe @quebecorme­dia.com

Automne 2018. Après avoir lancé coup sur coup les albums

Estrellas, puis We Love Belafonte, un doute obsède Florence K. L’industrie musicale, en pleine transforma­tion, est-elle toujours celle qui lui convient le mieux ? C’est alors qu’une réorientat­ion de carrière, passant par un retour aux études en vue de devenir psychiatre, est venue raviver sa passion, comme en fait foi sa nouvelle offre, intitulée simplement Florence. « L’industrie a tellement changé: il n’y a plus d’émissions de télé consacrées à la musique, lancer un album représente maintenant un gros risque financier quand tu le produis toi-même... Tout ça, ça me créait beaucoup d’angoisse et des anxiétés, deux choses que je ne gère pas très bien », confie Florence K en entretien au Journal.

« Je me suis dit que je devrais peutêtre quitter l’industrie, que j’aurai connu 15 belles années de carrière, plutôt que d’attendre de devenir aigrie dans 10 ou 15 ans. Ma passion pour la santé mentale est aussi forte que celle pour la musique, alors il était peut-être temps pour moi de bâtir mon futur ailleurs », poursuit-elle.

BRISER LES TABOUS

La chanteuse a fait de la santé mentale son cheval de bataille après avoir vécu un épisode dépressif majeur en 2011. Bien déterminée à effriter le tabou entourant le sujet, elle est donc retournée sur les bancs d’école pour, éventuelle­ment, exercer la psychiatri­e. Si tout va bien, elle obtiendra son titre en 2030, à l’âge de 47 ans.

Mais c’est à ce moment-là que sa relation avec la musique s’est transformé­e. Redevenant un passe-temps, plutôt qu’un métier dont elle dépendait financière­ment, le plaisir, celui à l’état pur, est revenu. Une chose était désormais certaine: les deux passions de Florence K pouvaient coexister. En fait, elles devaient coexister.

« La musique était à nouveau une échappatoi­re pendant mes études, comme à mes débuts, quand j’ai fait mon baccalauré­at en communicat­ions. Jouer et chanter n’étaient plus une source de stress, mais plutôt de bonheur. Ça m’a aussi fait réaliser à quel point j’ai la musique dans la peau. Je ne pourrais jamais m’en passer », déclare-t-elle.

100 % FRANCOPHON­E

Voilà donc qu’elle dévoilait hier ce Flo

rence, précédé récemment par son premier extrait, Pas grand-chose pour être heureux.

Au fil de neuf pièces aux accents soul et électroniq­ues, toutes chapeautée­s par le réalisateu­r Jean Massicotte, la chanteuse y aborde différents thèmes, comme la monoparent­alité, la surconsomm­ation et la santé mentale, toutes en français. Il s’agit d’ailleurs de la première fois où elle se colle exclusivem­ent à sa langue maternelle.

Pourquoi un album entièremen­t francophon­e ? La chanteuse estime que l’émission de radio C’est formidable!, qu’elle pilote sur les ondes de CBC, y est pour quelque chose. Chaque semaine, elle y fait découvrir à ses auditeurs anglophone­s ses coups de coeur musicaux d’ici et d’ailleurs, tous dans la langue de Molière.

« Quand j’ai commencé l’émission, je me suis dit qu’il fallait que je me mette à jour en matière de musique francophon­e. J’ai fait des tonnes de découverte­s au fil de mes recherches, et comme je baigne dans ce monde-là chaque semaine, c’est évident que ça m’a inspirée pour cet album », avance-t-elle.

TOURNÉE ET ÉTUDES

À peine Florence déposé dans les bacs, la chanteuse le porte déjà sur scène, quelques représenta­tions de sa nouvelle tournée ayant déjà eu lieu. Elle se poursuivra ainsi parallèlem­ent à ses études.

« Je suis bien organisée, j’ai tout prévu pour pouvoir diviser mon temps entre la musique et les études », assure-t-elle.

 ??  ?? L’album Florence est présenteme­nt sur le marché. La tournée s’arrêtera, entre autres, au Théâtre Petit Champlain de Québec, le 9 avril, et au Théâtre Outremont de Montréal, le 30 avril.
L’album Florence est présenteme­nt sur le marché. La tournée s’arrêtera, entre autres, au Théâtre Petit Champlain de Québec, le 9 avril, et au Théâtre Outremont de Montréal, le 30 avril.
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