Le Journal de Quebec - Weekend

TÉLÉVISION LÉA OLIVIER et MOI

- MARC-ANDRÉ LEMIEUX Le Journal de Montréal marc-andre.lemieux@quebecorme­dia.com

Laurence Deschênes voulait décrocher le rôle de Léa Olivier ; plus que n’importe quel rôle auparavant. Non pas qu’elle avait dévoré l’oeuvre entière de l’auteure Catherine Girard-Audet – sa lecture s’était plutôt arrêtée au deuxième tome. Mais l’actrice désirait participer au projet d’adaptation du Club illico parce qu’elle ressemblai­t beaucoup au personnage principal. Tellement qu’en entrevue, elle doit s’arrêter un instant pour trouver un point sur lequel elles divergent. Mais après quelques secondes de réflexion, son verdict tombe : « Elle est super poche en anglais. Pas moi. »

Inspirée des livres à succès du même titre, la série télé La vie compliquée de Léa Olivier dépeint le quotidien d’une étudiante dont l’existence est truffée de petits drames propres au secondaire. Les amours, les amitiés, la famille… Tout est toujours complexe pour miss Olivier. L’action débute d’ailleurs quand l’héroïne quitte son petit village pour s’installer à Montréal, abandonnan­t sa meilleure amie Marilou (Léanne Désilets) et, surtout, son copain Thomas (Thomas Delorme). À 400 km de distance, elle tentera de surveiller ce dernier de près, d’autant plus qu’il est tombé dans l’oeil de Sarah (Laurie Babin), une ancienne rivale… Et pendant qu’elle essaie de gérer son passé à coups de textos et d’appels vidéo, son présent lui donne du fil à retordre, particuliè­rement les membres des Nunuches, un petit groupe de filles populaires. Une drama queen, Léa Olivier ? Tout à fait, répond Laurence Deschênes. « Je suis pareille, avoue-t-elle. Le fait d’être comédienne n’aide pas. Je change d’émotion facilement. Au moindre problème, c’est un drame! » « Léa a constammen­t besoin d’être rassurée. Elle veut plaire à tout le monde. »

POUR ADOS

Tournée l’été dernier dans une ancienne école d’Ottawa, La vie compliquée de Léa Olivier a tout pour plaire aux jeunes téléspecta­teurs, qui s’identifier­ont assurément aux protagonis­tes. Réalisée par Martin Cadotte, la série compte également quelques astuces de mise en scène intéressan­tes. Par exemple, quand deux personnage­s s’envoient des messages textes, au lieu de regarder leur correspond­ance défiler platement sur l’écran, on les voit dire ce qu’ils écrivent, comme s’ils avaient une véritable conversati­on côte à côte. « J’ai vu des épisodes et tout marche, commente Laurence Deschênes. Je suis super contente du résultat. C’est une série pour les jeunes adolescent­s, mais je suis sûre que même les gens de 20 ans pourraient l’écouter et dire : c’est cute, c’est beau l’amour! »

LE POUVOIR DU PETIT ÉCRAN

Bien qu’il s’agisse d’un premier rôle principal pour Laurence Deschênes, la jeune femme de 17 ans n’est pas une nouvelle venue dans l’industrie. Elle roule sa bosse depuis une décennie. Sa carrière a commencé quand elle s’est mise à jouer dans des publicités. Pendant sept ans, elle a défendu le personnage d’Anne O’Hara dans O’. C’est durant cette période qu’elle a remarqué le pouvoir du petit écran.

« Je jouais une fille un peu anorexique et quand les gens me voyaient — par exemple — manger une poutine au restaurant, ils venaient me voir pour me dire qu’ils étaient contents de voir que j’étais en train de manger. Ils étaient vraiment attachés aux personnage­s. »

DANS ÉPIDÉMIE

La feuille de route de Laurence Deschênes comprend également les films La Bolduc (2017) et The

Walk (2015). Cet hiver, elle interprète la fille de Julie Le Breton dans Épidémie à TVA. Laurence a appris qu’elle avait obtenu ce rôle pendant qu’elle tournait La déesse des mouches à feu, le nouveau long métrage d’Anaïs Barbeau-Lavalette, qui sortira plus tard cette année. Sa mère l’avait surprise en pleine journée de travail, masque au visage et gants de protection aux mains.

« Mes parents trouvent toujours des manières spéciales de m’annoncer que j’ai un rôle, explique-t-elle. Pour La vie compliquée de Léa Olivier, ils m’avaient envoyé un bouquet de fleurs. »

AGENDA REMPLI

Laurence Deschênes a été tellement occupée l’automne dernier qu’elle a dû repousser sa première session au cégep. Originaire de Trois-Rivières, elle est entrée au Collège Ahuntsic de Montréal en janvier. Elle s’est inscrite au programme d’arts, lettres et communicat­ion, option cinéma.

« Quand j’avais cinq ans, je voulais juste être “dans la télé”, évoque-t-elle. Aujourd’hui, je veux juste continuer ma carrière de comédienne. »

 ??  ??

Newspapers in French

Newspapers from Canada