Le Journal de Quebec - Weekend

Le rêve éveillé d’Émilie Bierre

- MAXIME DEMERS Le Journal de Montréal maxime.demers@quebecorme­dia.com

Émilie Bierre n’est pas devenue actrice par hasard. À 4 ans et demi, elle harcelait ses parents pour qu’ils acceptent de la laisser jouer au mannequin pour une marque de vêtements pour enfants. Sa déterminat­ion a été payante. Dix ans plus tard, la jeune comédienne s’est déjà forgé un parcours plus qu’enviable. Et ce n’est qu’un début.

Passion et déterminat­ion. Ces mots reviendron­t souvent pendant l’entrevue que nous a accordée Émilie Bierre dans le cadre de la sortie du film Les nôtres. Posée et très mûre pour son âge, l’actrice de 15 ans, qui a été révélée il y a quelques années dans la série humoristiq­ue Les beaux malaises, évoquera à quelques reprises ses objectifs de carrière, tant devant que derrière la caméra. Mais elle insistera aussi souvent sur le fait que le jeu représente d’abord et avant tout une passion pour elle.

« Pour moi, le goût du jeu est né d’une passion d’enfant, ce qui fait que je ne l’ai jamais perçu comme un travail, explique-t-elle. J’ai toujours abordé cela comme un jeu ou un loisir. Quand j’étais plus petite, j’avais des amies qui faisaient de la danse ou du patinage artistique dans leurs temps libres. Moi, mon loisir, c’était le jeu. C’était ça qui me passionnai­t et c’est encore ça qui me passionne aujourd’hui. C’est sûr que je veux faire cela comme travail plus tard, mais c’est important pour moi que ça reste une passion comme ce l’était à la base. »

Ce rêve de devenir actrice, Émilie Bierre le vit au quotidien depuis déjà plus de dix ans. Quelques mois à peine après avoir réussi à convaincre ses parents de faire de la photo, elle obtenait un premier contrat au cinéma, dans le film La voix de l’ombre. Peu de temps après, elle décrochait un rôle plus important dans

Catimini, un drame dans lequel elle incarnait une enfant de la DPJ.

« J’avais six ans quand j’ai joué dans ce film, souligne-t-elle. Ç’a été un projet très révélateur pour moi. Ça m’a fait comprendre que c’est ce que je voulais faire dans la vie. Tout s’est enchaîné super vite et je me suis épanouie là-dedans. »

DES PORTES QUI S’OUVRENT

Si Catimini a servi de tremplin pour sa carrière, c’est son personnage de Florence dans Les beaux malaises qui l’a réellement fait découvrir au public québécois. Diffusées de 2014 à 2017, les trois saisons de la série humoristiq­ue de Martin Matte ont connu un succès monstre au petit écran, attirant près de 2 millions de téléspecta­teurs chaque semaine.

« Je crois que comme j’étais plus jeune quand la série est arrivée en ondes, je ne me suis pas vraiment rendu compte à quel point c’est devenu populaire, affirme-t-elle. C’est à force de m’en faire parler par la suite que j’ai constaté l’impact que Les beaux malaises avaient eu sur le public. Encore aujourd’hui, on m’en parle régulièrem­ent. »

La sortie du drame Une colonie, il y a un an, lui a ouvert encore plus de portes au cours des derniers mois. Lancé l’an passé au prestigieu­x Festival de Berlin, ce film de la réalisatri­ce Geneviève Dulude-De Celles lui a permis de remporter plusieurs prix importants, dont l’Iris de la révélation de l’année au Gala Québec Cinéma en juin dernier. Émilie Bierre a aussi fait tourner des têtes en France à la suite de la sortie du film dans l’Hexagone l’automne dernier.

« La sortie d’Une colonie en France a fait bouger les choses de ce côté-là, confirmet-elle. Il y a aussi de l’intérêt du côté anglophone. On va voir ce qui va se passer, mais mon agence m’encadre bien pour m’aider à faire les bons choix. »

UNE ANNÉE BIEN REMPLIE

Émilie Bierre entame l’année 2020 sur les chapeaux de roue avec la sortie du film Les nôtres, second long métrage de la réalisatri­ce Jeanne Leblanc ( Isla Blanca) dans lequel elle incarne une adolescent­e qui porte un lourd secret.

« C’est difficile de parler du film sans révéler ce secret qui est au coeur de l’intrigue, explique l’actrice. Ce que je peux dire, c’est que c’est un drame psychologi­que qui va bouleverse­r plusieurs personnes. On pense qu’il y a des choses dans cette histoire qui vont ouvrir la porte à plusieurs discussion­s. Ça risque de brasser beaucoup de choses. » Quelques jours à peine après la sortie des

Nôtres, on pourra voir Émilie Bierre aux côtés d’Antoine L’Écuyer dans la série Mon fils, qui sera lancée sur Club illico le 12 mars. Puis, l’été prochain, elle sera déjà de retour au cinéma dans Le guide de la famille parfaite, la nouvelle comédie du tandem Ricardo Trogi et Louis Morissette ( Le mirage). Ce projet lui a notamment permis de renouer avec la comédie. « J’avais déjà exploré ce style de jeu dans

Les beaux malaises, rappelle-t-elle. Je crois que le secret en comédie, c’est de se laisser aller. J’ai fait énormément confiance à Ricardo (Trogi) qui est hilarant en personne. On était toujours crampés sur le plateau. Il y a quelque chose de super drôle dans le film, mais c’est aussi super touchant parce qu’on parle d’une réalité de la vie de tous les jours, c’est-à-dire les parents qui mettent trop de pression sur leurs enfants et le problème de l’anxiété de performanc­e. Je crois qu’il y a beaucoup d’ados et de parents qui vont se reconnaîtr­e dans le film. »

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