Le Journal de Quebec - Weekend

L’INSPIRATIO­N À LA CAMPAGNE

- CÉDRIC BÉLANGER Le Journal de Québec cedric.belanger @quebecorme­dia.com

« Je n’avais pas envie d’écrire un album à propos du fait que j’écris un album. J’avais envie de vivre plein de choses. J’ai voyagé, j’ai déménagé à la campagne, je me suis fait un jardin. C’est con, mais l’inspiratio­n vient à travers le petit quotidien. »

Celle qui s’exprime ainsi, c’est Rosie Valland. L’auteure-compositri­ce-interprète de Granby parle du temps qui s’est écoulé entre un premier album remarqué, Partir avant, sorti en 2015, et son petit dernier, Blue.

Il y a cinq ans, Rosie Valland comptait parmi les artistes de la relève les plus en vue. Ses deux EP parus après son album,

Nord-est et Synchro, avaient même reçu des prix au Gala alternatif de la musique indépendan­te du Québec (GAMIQ).

Elle avait le vent dans les voiles. Elle a quand même préféré prendre son temps avant de retourner en studio. Elle s’en félicite.

« C’est un album qui est plus lumineux parce qu’avant même de composer des chansons, j’ai pris le temps de m’occuper de ma personne. Blue traite d’autres choses que mes problèmes. Je parle de mes amis, de ma famille. »

Rosie Valland fait aussi le constat qu’elle a vieilli.

«À Partir avant, j’avais 21-22 ans, j’étais très adolescent­e dans ma façon de vivre. Tout était intense. Aujourd’hui, j’en ai 28 et je me sens devenue une adulte. Quand j’étais plus jeune, c’était instinctif, viscéral, j’en avais besoin. Maintenant, il y a peut-être quelque chose qui est plus de l’ordre du métier. Mais j’aime ça. »

DES CLINS D’OEIL À CÉLINE

Pour créer ses nouvelles chansons, Rosie Valland a utilisé un moule des années 1990. Sa pop ne renie d’ailleurs pas un peu de guitare ( Forçons les tiges, qui fait le pont entre ses deux albums, estime-t-elle). Des influences à la fois anglo-saxonnes et québécoise­s s’entrechoqu­ent.

« La pop qui sort en ce moment, bien que je l’aime, me ressemble moins, elle est plus aseptisée. Quand je reviens à mes influences – Oasis, The Smashing Pumpkins, Céline Dion –, je trouve que ça me ressemble. Les mélodies sont accrocheus­es, mais l’instrument­ation était organique. Je ne fais pas du rock, mais il y a quelque chose là-dedans qui m’inspirait. Puis, au niveau des voix, j’ai voulu faire des clins d’oeil à Céline, à ma jeunesse. »

Le résultat la comble. Son verdict :

Blue renferme ses meilleures tounes.

« Quand je les fais guitare-voix, je ne suis pas inquiète. Je le sais que ça se passe. Elles n’ont pas besoin d’être appuyées par autre chose qu’elles-mêmes. Je viens de faire un show acoustique à Montréal et ça s’est super bien passé. Il y a quatre ans, je n’aurais pas été game de faire ça. Il fallait absolument qu’il y ait d’autres instrument­s. »

UN MÉTIER QUI LUI RESSEMBLE

Rosie Valland, qui fait équipe depuis ses débuts avec le réalisateu­r Jesse Mac Cormack, a pris de l’assurance. Au point qu’elle a commencé à s’impliquer dans les projets des autres. Elle a deux contrats de réalisatio­n dans son agenda et compose pour des balados.

« Ma rencontre avec Jesse a été un moment important dans ma carrière, explique-t-elle. C’est lui qui a poussé le côté musicienne en moi. Maintenant, nous avons une relation d’égal à égal, mais il a longtemps été un mentor. »

Pas mal pour quelqu’un qui, jusqu’à l’âge de 17-18 ans, ignorait qu’on pouvait gagner sa vie en écrivant et en composant des chansons. « C’est peut-être à cause de Star Aca

démie, mais dans ma tête, pour faire de la musique, je pensais qu’il fallait être chanteuse. L’idée de m’auto-suffire, de dire les choses que j’avais envie de dire, ça m’a parlé. J’ai découvert un métier qui me ressemblai­t. »

√ Blue est disponible depuis hier.

√ En concert : le 9 avril, au Ministère, à Montréal

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