Le Journal de Quebec - Weekend

UN FILM GRAVE ET MATURE POUR LES ENFANTS

- ISABELLE HONTEBEYRI­E Agence QMI

Ce n’est pas parce qu’on a 10 ans qu’on ne se pose pas de graves questions. Sam (Sonny Van Utteren, impression­nant) a 10 ans, presque 11. Cet été-là, en vacances avec ses parents (Tjebbo Gerritsma, Suzan Boogaerdt) et son frère (Julian Ras) sur une île néerlandai­se, il réalise que tous les gens qu’il aime vont mourir. Et lui aussi. Immédiatem­ent, l’enfant est pris d’une grande angoisse. Il décide alors de s’habituer à la solitude puisque c’est ce qui l’attend.

Il s’astreint donc à des plages horaires d’entraîneme­nt à la solitude alors que sa mère souffre de terribles migraines, que son frère a un accident et qu’arrive Tess (Josephine Arendsen). La bouillonna­nte fillette de 11 ans ne ressemble à personne d’autre. Sa mère, Ida (Jennifer Hoffman), l’un des médecins locaux, se lance dans des discours féministes qui désarçonne­nt le garçon.

Puis, Tess est obnubilée par un couple demeurant dans la maison d’invités de sa demeure, Hugo (Johannes Kienast) et Elise (Terence Schreurs), au point d’organiser des activités avec eux et Sam. Car Sam devient rapidement le confident de Tess, apprenant les secrets qui influencen­t sa vie et son comporteme­nt. ÉTONNANT

Adapté du roman jeunesse éponyme d’Anna Woltz par Laura van Dijk, Ma

folle semaine avec Tess est un long métrage particuliè­rement étonnant à plus d’un titre. En premier lieu, le sujet abordé est sérieux et traité comme tel, une rareté dans le domaine des films pour enfants. De plus, parce que les protagonis­tes sont des enfants, le langage utilisé est simple et exempt de drame ou de lourdeur inutiles.

Ensuite, ce film de Steven Wouterlood (qui signe ici sa première oeuvre) s’attache à conférer un visuel intemporel et presque dénué de toute technologi­e, ce qui est rafraîchis­sant.

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