Le Journal de Quebec - Weekend

L’ABC de l’amour

- MARC-ANDRÉ LEMIEUX Le Journal de Montréal marc-andre.lemieux @quebecorme­dia.com

Émily Bégin et Guillaume Lemay-Thivierge n’ont jamais été célibatair­es très longtemps. En grande partie parce qu’ils ont chacun vécu de longues relations avant d’annoncer qu’ils formaient un couple il y a quelques années. En entrevue au Journal, les deux artistes disent toutefois comprendre les personnes désabusées des liaisons superficie­lles et lassées d’être seules, comme celles qui participen­t à Si on s’aimait, la nouvelle quotidienn­e de TVA. « Quand t’as un certain âge et que t’as moins d’occasions de rencontrer du nouveau monde parce que t’as arrêté de sortir dans les bars, le découragem­ent doit venir assez vite », observe Guillaume Lemay-Thivierge.

Conçu par Anne Boyer de Duo Production­s ( L’heure bleue) en collaborat­ion avec Québecor Contenu, Si on s’aimait propose à trois célibatair­es ayant connu plusieurs échecs amoureux – Jonathan (35 ans), Jean-Philippe (45 ans) et Jennifer (50 ans) – de briser leurs comporteme­nts relationne­ls. Pour atteindre cet objectif, ils seront soumis au même parcours et devront traverser chacune des étapes d’une vie à deux : la rencontre, la fréquentat­ion, la cohabitati­on et l’escapade. Durant l’aventure, ils profiteron­t des conseils de Louise Sigouin, une sexologue et experte en accompagne­ment relationne­l.

Pour leur part, Guillaume Lemay-Thivierge et Émily Bégin jouent le rôle de « couple témoin » qui commente chaque émission. « Ce que j’aime de cette émission, c’est qu’elle fait clairement ressortir les patterns des gens, déclare le comédien. On comprend pourquoi leurs relations se transforme­nt inévitable­ment et rapidement en ruptures. Ils doivent changer leur façon de voir les choses. »

UNE ÉTAPE CRUELLE

Quand on leur parle des premiers rendez-vous auxquels on assiste dans l’épisode qui sera présenté lundi soir à TVA, Émily Bégin et Guillaume Lemay-Thivierge se félicitent d’avoir laissé cette « ruelle étape » derrière eux. Rejet, silences prolongés, conversati­ons houleuses… Certains tête-à-tête foisonnent de malaises du genre.

« C’est difficile, parce qu’il faut que tu sois le plus vrai possible, mais en même temps, tu veux montrer ton bon côté… C’est pas évident », observe Émily Bégin.

Au fil des épisodes, l’animatrice et chanteuse a compris qu’au risque de déplaire, il valait mieux privilégie­r la sincérité. C’est en voyant les images d’une des prétendant­es de Jonathan, visiblemen­t inconforta­ble en pleine foire médiévale de type grandeur nature, qu’elle a tout saisi. Et pourtant, durant leur première rencontre, la jeune femme s’était montrée hyper intéressée à « vivre » cette expérience inspirée des jeux de rôle de table, comme Donjons et dragons. Mais une fois sur place, elle n’était plus capable de faire semblant.

« La fille n’embarquait pas pantoute, raconte Émily Bégin. J’ai quasiment fait pipi dans mes culottes tellement c’était drôle ! »

DU TRAVAIL

Animer une téléréalit­é ne faisait pas partie des plans de carrière de Guillaume Lemay-Thivierge et d’Émily Bégin. De son propre aveu, le comédien était même « un peu réticent » à cette idée quand Duo Production­s a initié une première rencontre l’an dernier. Mais après avoir visionné l’épisode pilote, il était conquis.

« C’est divertissa­nt, c’est drôle, c’est des moments d’inconfort, mais c’est aussi beaucoup d’enseigneme­nt, insiste l’acteur de 44 ans. C’est utile, comme télévision. Ça montre aux célibatair­es pourquoi ils restent célibatair­es. Ça fait ressortir leurs blocages. Au bout de 10-12 émissions, tout devient clair. Ça devient une recette limpide. »

Si on s’aimait permettra également aux couples de s’épanouir, soutiennen­t les deux artistes. Selon leurs dires, ils ont eux-mêmes beaucoup appris des enseigneme­nts de Louise Sigouin.

« Dans l’émission, on n’est pas le petit couple léger qui promeut le trop grand bonheur d’être en couple, affirme Guillaume Lemay-Thivierge. On travaille tous pour être en couple. On met tous de l’eau dans notre vin. L’amour, c’est de l’ouvrage. »

GÉNÉROSITÉ

Émily Bégin salue le courage des participan­ts de Si on s’aimait, lesquels ont plongé tête première dans l’aventure, prêts à ouvrir leurs tripes à heure de grande écoute au petit écran. La chanteuse sait de quoi elle parle, puisqu’en 2003, elle formait – avec 10 autres jeunes interprète­s – la première cuvée d’une nouvelle téléréalit­é intitulée Star Académie.

« D’un côté, c’est le même principe, mais d’un autre, c’est vraiment différent, notet-elle. Avec Si on s’aimait, on est dans leur quotidien, dans leur maison, dans leur famille, dans leur intimité, dans leur vulnérabil­ité... Ils laissent entrer des caméras chez eux, dans leurs meetings avec Louise, dans des moments touchants... Merci pour votre générosité, parce que sans vous, il n’y a pas de show. »

ACCOUCHEME­NT DIFFICILE

Si on s’aimait a connu un accoucheme­nt difficile. Au départ, la série devait entrer en ondes en septembre 2019, mais quelques jours avant d’annoncer sa programmat­ion automnale, TVA a préféré repousser son lancement. Son montage exigeait davantage de travail.

Quelques mois plus tard, nouveau coup de théâtre : sa diffusion était encore une fois repoussée. Au lieu de voir le jour en janvier, Si

on s’aimait prendrait l’antenne au printemps, histoire d’éviter une compétitio­n trop féroce en début de soirée.

« On comprend les raisons pour lesquelles TVA n’a pas voulu sortir l’émission avant, déclare Guillaume Lemay-Thivierge. Ce n’est pas une série traditionn­elle. Ce n’est pas

Occupation double. C’est un nouveau concept qui nécessite un exercice de montage difficile et complexe. »

« C’est une bonne chose qu’on ait pris plus de temps pour s’assurer de livrer quelque chose de peaufiné, poursuit le comédien. Parce qu’un montage, ça peut scrapper un projet comme ça peut l’élever. » TVA présente Si on s’aimait du lundi au mercredi à 19 h 30

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