Le Journal de Quebec - Weekend

JAMAIS SANS MON COIFFEUR

Plusieurs ont réalisé en ces temps de confinemen­t l’importance capitale de leur coiffeur, coiffeuse ou barbier dans leur vie. À un point tel que certains les supplient de leur faire une coupe à la maison.

- STÉPHANIE MARTIN Le Journal de Québec

C’est bien sûr interdit par la santé publique, et les profession­nels à qui

Le Journal a parlé ont résisté aux assauts répétés de leur clientèle désespérée.

Car le confinemen­t a bel et bien un effet anxiogène chez les gens qui voient leur coupe devenir informe ou leur repousse apparaître et devenir de plus en plus visible.

« C’est important pour beaucoup de monde. On ne réalise pas à quel point », confie Maryse Francoeur, propriétai­re du salon Les Bigoudis. Avant que le salon soit forcé de fermer ses portes, certains de ses clients étaient même prêts à mentir sur leurs déplacemen­ts à l’étranger afin de ne pas se faire refuser de rendez-vous. CLIENTES ESSEULÉES

Depuis que la pandémie a frappé, Maryse sait que plusieurs clientes, pour qui le rendez-vous chez la coiffeuse était une occasion de socialiser, se trouvent esseulées. Priscilla Audet, du Fameux Salon, tient, quant à elle, à garder le contact avec sa clientèle et répond aux questions par l’entremise de Facebook Live. « Il y a du désarroi. Plusieurs clients s’inquiètent aussi pour nous ! Je les rassure. »

Et l’angoisse n’est pas réservée qu’aux femmes. Maxime Bellemare, alias Max le barbier, propriétai­re de KRWN, dit que ses barbiers se faisaient « harceler » pour réaliser des coupes à la maison. « Quand on a des habitudes, on a de la misère à s’en défaire. Les gars sont pris au dépourvu. » Le lent dépérissem­ent de leur style capillaire a l’effet d’une perte de contrôle qu’ils ont de la difficulté à accepter, témoigne Max.

Newspapers in French

Newspapers from Canada