Le Journal de Quebec - Weekend
UN DANGER POUR SOI, ET POUR LES AUTRES
À l’heure où sévit la pandémie de la COVID-19, nos gouvernements et les autorités sanitaires nous demandent de rester à la maison et de respecter les lois et règles en matière de santé publique : pour se protéger, et pour sauver des vies. Ces mesures entraînent difficultés et frustrations, bien que la majorité de la population québécoise se plie de bonne grâce aux directives. Or, il y a des récalcitrants : peut-être est-ce votre conjoint, colocataire, adolescent, ou encore un voisin de palier. Comment réagir devant quelqu’un qui se braque ou minimise, parfois jusqu’à l’excès, le danger de la COVID-19 ?
Tout d’abord, devant les récalcitrants, imposer ses idées n’a jamais été la meilleure manière de communiquer. On risque davantage de contrarier l’autre plutôt que d’écouter ce qu’il ou elle a à dire sur cette situation. Car permettre l’expression du point de vue de l’autre, c’est montrer à quel point nous sommes sensibles à sa réalité, à ses peurs, qui ne sont pas si différentes des nôtres.
Être à l’écoute de l’autre, c’est aussi le début d’une entente sur la manière d’agir en période de confinement. Les directives doivent être claires (l’importance de se laver les mains, de tousser dans son coude, d’éviter les rassemblements, etc.), faciles à comprendre. Et évitons de les modifier au gré de nos anxiétés, car devant une telle situation, elles créent forcément des chocs de personnalité. RÉAGIR DEVANT LA PEUR
Soulignons par ailleurs que chacun réagit différemment devant une menace, et la pandémie mondiale actuelle en est une de taille. Dans ces situations, il est possible d’identifier quatre types de comportements: 1) La colère, la frustration (« C’est injuste! ») 2) Les inquiétudes excessives (« C’est la fin du monde ! »)
3) La fébrilité d’agir (« C’est le temps de changer le monde ! »)
4) Le déni (« C’est pas si grave! ») En ce moment, le comportement qui est le plus problématique, voire le plus périlleux, est le déni. LA LIBERTÉ AU TEMPS DU CONFINEMENT
Défier les consignes, remettre en question les règles, c’est la façon la plus naturelle pour certaines personnes de revendiquer leur autonomie. Cela témoigne d’une grande indépendance d’esprit. Mais le moment est mal choisi, surtout quand il est question de prendre des risques inutiles, parfois même graves, tout en les imposant aux autres.
Sentir sa liberté brimée en période de confinement constitue un réflexe normal. Mais que gagne-t-on à défier les consignes? Établir une liste des pour et des contre avec la personne récalcitrante s’avère un bon exercice: entre faire à sa tête et se soucier du bien commun, un équilibre est possible. LES ADOS
Comment réagir devant son ado qui ne respecte pas ces mesures? D’accord, le consensus n’est peut-être pas la position préférée de certains adolescents, qui contestaient déjà l’autorité de leurs parents bien avant l’apparition de la COVID-19! Mais ces derniers le savent: on peut trouver des compromis, lâcher du lest, faire preuve d’une certaine souplesse dans certaines circonstances. On sait à quel point les amis sont importants pour les jeunes. Leur permettre de favoriser les contacts via les médias sociaux, ou encore offrir d’utiliser l’ordinateur familial plutôt que son téléphone, tout cela ne peut qu’aplanir la courbe des frustrations!
Dans votre entourage, peu importe l’âge de la personne récalcitrante, misez sur l’écoute, la communication et les aménagements pour satisfaire leurs attentes pendant cette pandémie : c’est une stratégie gagnante… pour tout le monde. Faisons des compromis, mais sans sacrifier l’essentiel : la sécurité des gens qu’on aime, et la nôtre.