Le Journal de Quebec - Weekend
SOPHIE CADIEUX
Comme ses collègues, Sophie Cadieux a bien rigolé, avant l’enregistrement du premier épisode de Rue King, quand l’une des productrices du format original allemand s’est adressée aux acteurs de l’adaptation québécoise pour leur dire qu’ils allaient se sentir « comme dans une machine à laver à
spin ». Mais une fois le tournage terminé, son attitude avait changé.
« On s’est rendu compte qu’elle avait raison ! » s’exclame la comédienne en entrevue.
BIEN ENTOURÉE
Dans Rue King, Sophie Cadieux incarne Sophie, une avocate d’une quarantaine d’années qui quitte son poste dans un grand cabinet montréalais pour venir s’établir à Sherbrooke après une rupture amoureuse. Souhaitant repartir à zéro, elle emménage dans un loft situé au-dessus d’un café-bar-buanderie avec Pier-Luc (Pier-Luc Funk), un étudiant en gérontologie, célibataire un peu coincé, et Marie-Ève (Marie-Ève Morency), une jeune femme pansexuelle délurée.
Sylvie Moreau campe la mère de Pier-Luc, Mehdi Bousaidan interprète son meilleur ami, et Stéphane Crête joue le propriétaire de l’immeuble. On retrouve également Julien Lacroix, Marie-Soleil Dion, Antoine Vézina, Anne-Élisabeth Bossé, Léane Labrèche-Dor, LeLouis Courchesne et Arnaud Soly dans des rôles épisodiques.
UNE PERFORMANCE
De son propre aveu, Sophie Cadieux a hésité avant d’accepter de jouer dans
Rue King. Et pourtant, l’improvisation n’a (presque) plus de secrets pour elle. En 2002, elle a même été sacrée Recrue de l’année dans la LNI. « Je continue d’en faire dans des créations théâtrales, mais l’impro de match un peu plus performative, ça faisait un bout de temps que j’en avais fait », explique-telle.
C’est au cégep que Sophie Cadieux a fait ses débuts comme improvisatrice, au Collège Montmorency, à Laval. Elle s’est jointe au MIM, un mouvement fondé par Claude Legault en 1982, par lequel étaient passés plusieurs joueurs étoiles, comme Michel Courtemanche, Martin Petit et Ken Scott. « Je dois beaucoup à l’impro, déclaret-elle. Ça m’a propulsée. Ça m’a donné confiance. »
Reconnue comme une joueuse « plus théâtrale », Sophie Cadieux aime les différents types de jeu qu’elle peut explorer durant une soirée d’improvisation.
« Des fois, on peut faire des impros de 20 minutes super dramatiques, puis la fois d’après, on fait la plus grosse niaiserie de vaisseau spatial intergalactique, puis ensuite, on fait une impro de couple douce-amère. Ce n’est pas seulement dans l’humour tout le temps. »
EN CONFINEMENT
Dans un autre univers, Sophie Cadieux reviendrait d’une tournée de théâtre de trois semaines en Europe. Mais en raison du coronavirus, les représentations de 4.48 Psychose ont toutes été annulées. Elle vit son confinement en famille, avec son petit garçon. Elle en profite également pour aider ses parents, aller faire leur épicerie, etc.
« Ma situation, je vis très bien avec. Mais c’est pour la culture que je m’inquiète. C’est tellement un métier de proximité, de collégialité et d’abandon. On est tout le temps très proches les uns des autres… La période qu’on traverse va laisser de grosses traces. »