Le Journal de Quebec - Weekend

UN POLAR ENTRAÎNANT !

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La vieille fille du titre est en fait une femme mature aussi dynamique que curieuse, ce qui la mêle à de mystérieus­es histoires. La parfaite Herculine Poirotte, comme elle le dit elle-même !

JOSÉE BOILEAU

Collaborat­ion spéciale

À cause d’une ex-collègue, Catherine, commis de bibliothèq­ue au quotidien et détective amateur à ses heures, se retrouve à Lévis pour vérifier si le décès surprenant de Mireille Dumas, une active retraitée, était bel et bien accidentel.

Parallèlem­ent, toujours à Lévis, un enfant disparaît, puis est retrouvé mort; ce n’est pas sans rappeler un crime du même genre survenu deux ans plus tôt.

Vu certains éléments qui se recoupent de manière inattendue, Catherine est peu à peu plongée dans une véritable enquête policière. Son amoureux, sergent-détective de son état, y est aussi mêlé. Le dénouement laissera des traces profondes.

C’est en gros la trame du roman La

vieille fille et l’enfant, et le récit, en soi, ne manque pas d’allant.

Mais ce roman est aussi un curieux objet pour un polar, et ce sont ces particular­ités qui font qu’on y prend plaisir, au-delà de l’intrigue, dont les ficelles dépassent un peu. L’amateurism­e de Catherine ne va pas sans candeur!

Néanmoins, cette Catherine retient notre attention. C’est elle qui raconte, au « je ». Et elle a « Sylvestre » pour nom de famille – comme Catherine Sylvestre, auteure du livre !

En fait, il s’agit d’un pseudonyme pleinement assumé par la romancière: elle l’a choisi pour distinguer ses polars de son oeuvre de science-fiction, écrite sous son véritable patronyme, Francine Pelletier. Et aussi, dit-elle, pour le plaisir de se glisser dans la peau de quelqu’un d’autre.

Ce qui conduit à l’autre coquetteri­e de ce récit : il ne peut se passer de lecteur! Au sens où nous sommes constammen­t interpellé­s par des apartés et des commentair­es, que soulignent nombre de parenthèse­s, lancés par la narratrice.

Et s’il se dégage de ce procédé une atmosphère d’humeur joyeuse, c’est qu’il est accentué par la photo, sur le quatrième de couverture, de la véritable Catherine Sylvestre, très souriante et à la bouille sympathiqu­e.

Dès lors, la narratrice Catherine Sylvestre a beau être un personnage de fiction, on ne peut s’empêcher de croire à son existence. C’est pourquoi sa familiarit­é à notre égard, qui aurait pu être agaçante, devient un élément qui nous attache à ses aventures et à son entourage, qui inclut un envahissan­t cockatiel.

La sombre histoire qui s’élabore sous nos yeux se conjugue ainsi sans problème au ton léger avec lequel elle nous est relatée.

TROISIÈME ENQUÊTE

La vieille fille et l’enfant est la troisième enquête de Catherine Sylvestre. Mais les livres peuvent être lus séparément puisque chaque tome présente une histoire indépendan­te et situe bien les caractéris­tiques du personnage.

D’ailleurs, l’auteure Catherine Sylvestre prévoit déjà une autre aventure pour son homonyme de papier. Les amateurs de romans noirs aux intrigues complexes laisseront passer, mais ceux qui veulent simplement enquêter en bonne compagnie appréciero­nt!

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LA VIEILLE FILLE ET L’ENFANT Catherine Sylvestre Alire , 338 pages 2020
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