Le Journal de Quebec - Weekend
FUIR PAR AMOUR
Avec ce troisième roman, qui montre à quel point le destin peut parfois être ingrat, le journaliste et écrivain français Michel Moutot risque de faire battre bien des coeurs.
Au cours des siècles passés, il n’a pas toujours été facile d’aimer. Sans avoir à remonter jusqu’aux amours tragiques d’Héloïse et d’Abélard, Michel Moutot nous en donne d’ailleurs un excellent exemple.
Après nous avoir permis de découvrir le dangereux monde des bâtisseurs de gratte-ciel (avec Ciel d’acier) ou nous avoir offert une folle odyssée pour aller faire fortune en Californie (avec Sé
quoias), Michel Moutot a en effet eu envie de nous entraîner en Sicile au tout début du XXe siècle. Où on ne tardera pas à faire la connaissance d’Ana Fontarossa, la fille du plus important fontaniero de la ville de Trapani. Contrôlant la distribution des réserves d’eau et réclamant en retour jusqu’à 30 % des récoltes, le sieur Fontarossa est également l’un des hommes les plus puissants de tout l’ouest de la Sicile. Un « détail » auquel Vittorio Bevilacqua aurait dû songer avant de tomber éperdument amoureux de la jolie Ana...
SAUVE QUI PEUT
N’étant qu’un simple pêcheur vivant à Marettimo, l’île la moins riche des Égades, Vittorio n’avait dès le départ aucune chance de plaire au père d’Ana. Du coup, lorsque ce dernier apprendra que pareil pouilleux a osé poser les mains sur sa fille chérie, la sanction ne tardera pas à tomber : Vittorio doit être abattu, et vite.
Mais ce qui aurait dû arriver n’arrivera pas, puisque Vittorio échappera de justesse aux griffes de son tueur. Une bonne nouvelle ? Pas tant que ça, car il devra aussitôt se débrouiller pour fuir en Amérique sans rien, pas même sa tendre Ana.
Un beau roman impossible à lâcher.