Le Journal de Quebec - Weekend

UNE HISTOIRE D’AMOUR

- CÉDRIC BÉLANGER Le Journal de Québec cedric.belanger @quebecorme­dia.com

Deux d’entre eux sont originaire­s d’une petite ville de ColombieBr­itannique, l’autre vient d’Ottawa. Au Québec, ils ont fondé un groupe de musique, obtenu du succès, développé une relation unique avec le public francophon­e et ils ont même trouvé l’âme soeur. Entre les Québécois et Half Moon Run, « c’est tellement une histoire d’amour », confie le batteur Dylan Phillips.

Le 23 juin, Phillips et sa blonde ont tassé les meubles dans le salon. Ils ont débouché une bière et ont regardé le spectacle de la fête nationale sur un projecteur, « comme si nous étions au concert ».

À part les émotions liées au fait qu’il s’ennuie de voir des spectacles depuis le début de la pandémie, Dylan Phillips a pris plaisir à s’immerger une fois de plus dans la culture québécoise.

« Ma blonde est francophon­e, elle vient de Trois-Pistoles. Je découvre plein de choses que j’adore. J’ose croire que je suis devenu un Québécois », dit-il, en français, dans un entretien accordé au Journal.

Le multi-instrument­iste Conner Molander, qui vient de la même petite ville de Comox, en Colombie-Britanniqu­e, abonde. Il se sent chez lui au Québec.

« La meilleure façon de le décrire, c’est de dire que je me sens comme un membre adopté de la famille », affirmet-il.

LE BONHEUR PARTOUT AU QUÉBEC

En tant que groupe anglophone, Half Moon Run pouvait s’attendre à obtenir de l’attention à Montréal, où est établi son quartier général depuis 2010.

Or, les douces mélodies indie rock et folk du trio ont aussi fait mouche dans les autres régions de la province.

À Rimouski et en Gaspésie, dans les Laurentide­s et en Abitibi, Half Moon Run a séduit le public francophon­e dès la sortie de l’album Dark Eyes, en 2012.

« Jouer un show à l’extérieur de Montréal et voir que les gens venaient, qu’ils connaissai­ent les paroles et chantaient en anglais avec nous, c’était vraiment magique », se souvient Dylan Phillips.

Même si Half Moon Run a, depuis, joué dans plusieurs pays, les Québécois francophon­es forment son groupe d’admirateur­s le plus fidèle.

« J’ai vécu dans les régions certaines de mes expérience­s en concert les plus gratifiant­es », dit Conner Molander en se rappelant un concert à Val-David, au bistro Le Mouton Noir.

« On peut y asseoir, quoi, une cinquantai­ne de personnes, peut-être un peu plus ? C’était si intime. On a fait quelques rappels, le bar nous alimentait sans arrêt en bière. Quand je suis parti, j’étais tellement heureux. »

« C’est vraiment un honneur pour nous, band anglophone qui vient de l’extérieur, de profiter de cet amour », ajoute Dylan Phillips.

PAS DE HALF MOON RUN SANS MONTRÉAL

Les gars vont même jusqu’à dire que sans Montréal, il n’y aurait pas de Half Moon Run.

« Parce que Montréal est un endroit où plusieurs personnes différente­s se côtoient », explique Dylan Phillips, qui avait abouti chez nous pour étudier la musique classique au Conservato­ire. Avec un professeur en particulie­r, André Laplante.

« Je ne peux imaginer un meilleur endroit pour être un musicien », avance de son côté Conner Molander, en y allant de quelques explicatio­ns pour étayer son affirmatio­n.

« Si on compare, New York et Los Angeles sont tellement énormes que si tu y pars un projet, tu vas probableme­nt être englouti dans l’océan tellement il y a de la compétitio­n. Quant aux autres grandes villes canadienne­s, le coût de la vie y est trop élevé pour de jeunes musiciens qui peinent à joindre les deux bouts ou il n’y a pas assez d’événements musicaux. »

Montréal, précise-t-il, coche toutes les cases.

« La province de Québec soutient tellement les arts et la musique en général. Une grande partie, je pense, vient d’un désir de préserver la langue et la culture », observe Dylan Phillips.

« Je me sens privilégié de profiter de cette relation avec le public d’ici », conclut son ami.

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