Le Journal de Quebec - Weekend

« J’AI LE GOÛT DE DÉDRAMATIS­ER L’ÉCRITURE D’UNE CHANSON »

- CÉDRIC BÉLANGER Le Journal de Québec cedric.belanger@quebecorme­dia.com

Moins de fignolage, plus d’instinct. Depuis qu’il a échangé sa guitare contre un piano pour composer Quand la nuit tombe, et qu’il a renoué avec son vieux complice François Lafontaine, Louis-Jean Cormier a revu sa manière de créer, qu’il estime plus proche de l’esprit qui prévalait au sein de Karkwa.

Justement, l’auteurcomp­ositeur-interprète peaufine ces jours-ci les chansons laissées en plan durant les séances d’enregistre­ment de son dernier album et qui se retrouvero­nt sur celui qu’il souhaite présenter aussi tôt qu’au début de 2021.

Au téléphone, Louis-Jean Cormier ne se lasse pas de jaser création. De ses chansons en gestation, il dit qu’elles flirtent avec la soul et le jazz contempora­in. « Je suis encore dans mon trip sans guitare », dit-il, précisant qu’il y en aura tout de même un peu, cette fois.

Qu’importe le résultat final, c’est de la route pour s’y rendre qu’il avait envie de parler.

« Il y a comme une espèce de détachemen­t en moi qui fait que j’ai le goût de dédramatis­er l’écriture d’une chanson. Souvent, j’ai été à la loupe et au peigne fin pour que la prochaine chanson soit la meilleure du monde. »

« Là, poursuit-il, j’ai le goût de suivre la musique et ne pas être trop à cheval sur chaque petit détail, chaque syllabe, chaque virgule. C’était de même qu’on travaillai­t avec Karkwa dans le temps. Peutêtre que je suis en train de revenir au naturel. »

UNE BELLE ÉQUIPE

À ce propos, l’apport de François Lafontaine, qui a renoué musicaleme­nt avec Cormier sur Quand la nuit tombe, est tout sauf négligeabl­e. Les deux amis se complètent à merveille dans un studio, note Louis-Jean Cormier.

« Je comprends pourquoi on a fait de la musique ensemble pendant quinze ans, à quel point nos forces ne sont pas aux mêmes places et que nous formons une belle équipe. François est toujours dans une démarche hyper inspirée avec des références

fucking obscures. Moi, ça me déstabilis­e, ça me fait triper. De mon côté, je me suis stabilisé dans l’écriture d’une façon plus organisée, plus concise. »

Autrement dit, « il est capable de crisser la marde pendant que je tiens le squelette ».

Cela dit, Louis-Jean Cormier adore confier ses idées de chansons à d’autres pour voir où celles-ci aboutiront. Il songe même, un jour peutêtre, à aller cogner à d’autres portes, hors de nos frontières.

Il pense même le faire à l’internatio­nal. Il cite des jeunes artistes qui travaillen­t pour le compte de vedettes comme Childish Gambino ou Beyoncé.

« J’aimerais ça voir ce que ça donne quand j’arrive avec l’ADN d’une chanson et que je mets ça dans la tête de quelqu’un qui ne connaît rien de ce que j’ai fait ni de mon parcours. Même avec un Daniel Lanois, j’aimerais ça... »

« J’AI ENVIE DE VOIR DES ÊTRES HUMAINS »

Avant que tout cela se concrétise, Louis-Jean Cormier a un concert devant du vrai monde à son horaire, vendredi, à Québec, dans le cadre de FEQXP, un événement musical organisé par le Festival d’été à l’Impérial Bell.

Il a beau qualifier les spectacles virtuels en temps de pandémie de « beaux prix de consolatio­n », rien n’allume plus notre Louis-Jean national qu’un public en chair et en os.

Même si ce sera en solo, devant une poignée de spectateur­s (mais il sera possible de voir le concert en ligne).

« J’ai envie de voir des êtres humains, de jouer devant des personnes vivantes », s’enflamme-t-il.

Parce que l’art vivant, « ça nous manque vraiment, autant les mélomanes que les artistes. »

Difficile de le contredire.

Louis-Jean Cormier en concert, le 18 septembre, à 18 h 30, à l’Impérial Bell et en ligne. Détails et programmat­ion complète sur feq.ca.

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PHOTO COURTOISIE MAUD E CHAUVIN LOUIS-JEAN CORMIER
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