Le Journal de Quebec - Weekend
AIDER SON ENFANT
DIFFICULTÉS D’APPRENTISSAGE ET RETOUR À L’ÉCOLE :
Ce début d’année scolaire ne se déroule pas comme à l’habitude, quelquefois rempli d’exigences sanitaires, d’inquiétudes ou d’inconnus. Pour les enfants ayant des difficultés d’apprentissage et qui recevaient des services spécialisés ou une aide pédagogique supplémentaire jusqu’en mars dernier, ce retour peut même sembler brutal. Après cette interruption de plusieurs mois de cours, de devoirs et de leçons, comment mieux aider les enfants aux prises avec des difficultés à l’école ?
LA VIGILANCE PLUTÔT QUE L’ANGOISSE
En ce qui a trait aux élèves bénéficiant habituellement d’un soutien particulier et essentiel à leur développement (lecture, français, mathématiques, etc.), il est tout à fait normal pour les parents d’être inquiets à la reprise des classes. Si le parent doit demeurer à l’affût, une anxiété trop grande pourrait toutefois s’avérer paralysante lorsque l’on anticipe le pire, et les parents doivent se rappeler que des moyens existent pour accompagner et aider leurs enfants.
REPÉRER LES DRAPEAUX ROUGES POUR POUVOIR AGIR RAPIDEMENT
Parfois, lentement mais sûrement, les choses se remettent en place pendant les premières semaines d’école. Toutefois, certains signes liés aux problèmes d’apprentissage ne trompent pas chez les enfants, et il faut savoir les reconnaître pour pouvoir intervenir plus rapidement et efficacement : insomnie ou sommeil agité, nervosité excessive, colères fréquentes, refus de parler ou de retourner à l’école le lendemain. À cela peuvent s’ajouter des maux de ventre ou de tête, une perte d’appétit, ou encore une fatigue extrême.
DIALOGUER ET DEMEURER À L’ÉCOUTE DE L’ENFANT
Risquant d’accroître les difficultés à l’école, ces manifestations peuvent témoigner d’un malaise que les enfants n’arrivent pas toujours à identifier et à nommer, d’où l’importance d’en parler ouvertement avec ceux-ci. Sans mettre des mots dans leur bouche ou les bombarder de questions, les enfants doivent pouvoir s’exprimer librement, et sans pression excessive. Et rien de mieux que de s’intéresser à ce qu’ils font, de pratiquer une activité qui leur plaît, ou de les faire participer aux tâches familiales, la cuisine par exemple, pour créer un moment propice aux confidences.
PROFESSEURS ET EMPLOYÉS DE L’ÉCOLE : DE PRÉCIEUX ALLIÉS POUR LA RÉUSSITE SCOLAIRE
Un échange régulier et une relation de confiance doivent aussi s’établir entre le parent et le titulaire de classe, les professionnels et autres employés de l’école. D’abord pour connaître une autre facette du quotidien des enfants pendant les heures de cours, bénéficier d’un maximum d’informations pour dresser un portrait complet de la situation, et ainsi agir de façon efficace. Travailler en collaboration évite le dédoublement des interventions, assure un réel suivi des apprentissages, donnant ainsi aux enfants plus d’espace et de temps pour continuer d’être des enfants... Et aux parents de souffler un peu, à la fin de la journée.
De plus, ceux qui établissent un échange constructif avec les enseignants et les directions d’école seront bien au fait des outils et du personnel disponibles. Les parents peuvent aussi faire appel aux ressources (telles qu’Alloprof, Télé-Québec, etc.), et à celles octroyées par le ministère de l’Éducation du Québec, par exemple.
BIEN S’ENTOURER… ET FAIRE PREUVE DE PATIENCE
Il faut également savoir bien s’entourer pour mieux aider l’enfant dans les apprentissages à l’école, et ne pas avoir peur de déléguer certaines tâches, comme l’aide aux devoirs, par exemple. Un parent peut faire appel à la soeur ou au frère aîné de l’enfant, à un proche de la famille, à un tuteur ou à un professionnel, particulièrement pour les matières dans lesquelles le parent se sentirait moins à l’aise.
Devant un trouble d’apprentissage devenu plus important chez l’enfant qui retourne sur les bancs d’école, la tâche apparaîtra plus lourde et certains parents vont s’impliquer énormément pour changer les choses, et parfois de façon excessive. Ceci en met beaucoup sur les épaules des enfants qui pourraient appréhender un échec devant des attentes trop élevées. Ces troubles de toutes sortes ne pourront pas disparaître du jour au lendemain. Les parents devront entretenir la motivation de l’enfant, s’armer de patience, et comprendre que les changements et améliorations se feront étape par étape.
CULTIVER LE PLAISIR D’APPRENDRE
Sans viser la perfection à tout prix, le parent peut aider l’enfant à mieux vivre avec ses difficultés et à compenser le retard engendré par la pandémie. Le parent pourra aussi miser sur les forces de l’enfant et sa curiosité afin qu’il retrouve par le fait même... tout le plaisir d’apprendre.