Le Journal de Quebec - Weekend

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- RAPHAËL GENDRON-MARTIN

Sam Roberts Band était à mettre les dernières touches à son nouvel album lorsque la pandémie a frappé. Après quelques réflexions, le groupe a tout de même décidé de présenter All of Us cet automne, tout en restant patient jusqu’à la prochaine tournée. Le Journal s’est entretenu avec Sam Roberts sur les derniers mois qu’il a vécus.

Comment s’est déroulée la fin de la création de l’album avec l’arrivée de la pandémie, au printemps ?

« On était à la fin de l’enregistre­ment et on sentait qu’il s’en venait quelque chose. Ça faisait deux ans et demi qu’on travaillai­t sur le disque. Vers le 10 mars, on s’était rendu à Saint-Zénon, au Studio Wild, pour terminer l’enregistre­ment. C’est un nom parfait pour l’endroit, en pleine nature. On était donc en plein isolement et on voyait que quelque chose allait tout changer pour le monde entier. Il nous restait peut-être cinq ou six jours d’enregistre­ment et on a réussi à tout terminer. On a été vraiment chanceux. »

Y a-t-il des chansons qui parlent de la pandémie sur le disque ?

« Non, mais avant la pandémie, il y avait déjà tellement de choses qui se passaient dans le monde. On se disait alors qu’il n’y avait rien de pire qui pouvait arriver ! (rires) [...] On avait déjà un peu un sentiment de chaos. Avec l’album, j’ai essayé de trouver les bonnes choses dans notre vie. Je voulais maintenir une philosophi­e positive face aux conflits qu’on vivait. »

Que signifie le titre de l’album, All of Us ?

« On a choisi le titre après l’arrivée de la pandémie. C’est la seule chose qui a directemen­t été influencée par la situation. Pour la première fois, on peut dire qu’il y a quelque chose qui a un effet profond sur tout le monde. Il n’y a aucune personne dans le monde maintenant qui n’est pas affectée par la pandémie. C’est effrayant et spécial en même temps. »

Vous avez fait un concert cet été pour des voitures, au Bluesfest d’Ottawa. Comment cela s’est-il déroulé ?

« Ç’a bien été. Je pense que ce sont les Toyota qui nous ont appréciés le plus. Mais les Ford avaient aussi beaucoup d’énergie ! (rires) C’était le fun de jouer. Ça nous manquait tellement. Particuliè­rement pendant l’été, car c’est la saison où l’on joue le plus. Ça devait faire au moins 20 ans qu’on avait eu un été complet sans spectacle. C’est vraiment là où la réalité de la pandémie nous a frappés en plein visage. On voyait que notre calendrier pour l’été était vide pour la première fois. Le Bluesfest pour nous a donc été très important. »

Comment entrevois-tu les prochains mois pour les spectacles ?

« La situation change à tous les jours. C’est impossible de prévoir ce qui va se passer. Pour les concerts, il faudra attendre, être patients. On doit se concentrer sur des choses qu’on peut faire. Avec le lancement de l’album, ça nous donne une mission. »

Avez-vous pensé à repousser la sortie du disque à 2021 ?

« Non, il va falloir réécrire un autre album et d’autres chansons pour ça ! Si les enfants restent à l’école, peut-être que j’aurai l’opportunit­é de le faire. (rires) La musique pour moi, c’est un chapitre dans ma vie. C’est important de le partager aux gens quand le moment est pertinent. J’imagine qu’en 2021, il y aura beaucoup d’autres sujets à découvrir et à mettre en chanson. Pour moi, All of Us, c’est un album de 2020. C’est important que les gens l’entendent maintenant. »

Le nouvel album de Sam Roberts Band, All of Us, est disponible sur le marché.

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Sam Roberts Band a travaillé durant deux ans et demi sur son nouvel album, qui paraît quatre ans après TerraForm.
Pochette de l’album All of Us Sam Roberts Band a travaillé durant deux ans et demi sur son nouvel album, qui paraît quatre ans après TerraForm.
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Le Journal de Montréal raphael.gendron-martin @quebecorme­dia.com

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