Le Journal de Quebec - Weekend

SEGA FÊTE SES60ANS!

Aujourd’hui société japonaise, Sega était au départ une compagnie américaine spécialisé­e dans… les machines à sous !

- ISABELLE HONTEBEYRI­E Agence QMI

Officielle­ment, l’histoire de Sega débute lorsque la compagnie Nihon Goraku Bussan Co., Ltd. acquiert les avoirs de Service Games of Japan en 1960. Le nom Sega vient d’ailleurs de l’utilisatio­n des deux premières lettres de chacun des mots de « Service Games ».

À l’époque, la compagnie se spécialise dans l’importatio­n de machines fonctionna­nt avec des pièces (incluant des machines à sous, des billards électrique­s, des juke-boxes, etc.). Mais, en 1966, elle innove en lançant Periscope, ancêtre du jeu d’arcade, un jeu mécanique de tir simulant l’attaque d’un sous-marin, d’où le nom. Le succès étonne les dirigeants qui misent désormais sur ce type de machine.

LE TOURNANT ÉLECTRONIQ­UE…

En 1983, la console de jeu SG-1000 arrive sur le marché, Sega tentant de concurrenc­er la Famicom de Nintendo. Elle se vend à 160 000 exemplaire­s dès la première année, alors que les dirigeants misaient sur des ventes de 50 000 unités. Mais la Famicom demeure en tête de liste en raison d’un nombre de jeux supérieur. La rivalité entre Sega et Nintendo ne fait que débuter.

En 1986 et 1987, la compagnie désormais mondiale sort la Master System qui, malheureus­ement, se vend nettement moins bien en Amérique du Nord que les consoles de Nintendo et d’Atari. Parallèlem­ent, en 1985, Sega met Hang-on, le premier jeu d’arcade contrôlé par les mouvements, et UFO Catcher, qui deviendra la machine à toutous la plus installée au Japon, sur le marché.

L’ÈRE DES CONSOLES

L’année 1988 en est une charnière pour Sega qui sort sa Mega Drive au Japon. Rebaptisée Genesis pour le marché nord-américain, la console plaît – le slogan en anglais est un bijou : « Genesis does what Nintendon’t » –, mais pas suffisamme­nt. Yuji Naka, développeu­r de jeux, s’amuse alors à inventer un jeu mettant en scène un personnage amusant, dessiné par Naoto Ohshima et qui évolue dans des niveaux conçus par Hirokazu Yasuhara.

Histoire de concurrenc­er Mario et d’être à la fois la mascotte de la compagnie et à la mode, la créature toute ronde hérite du bleu du logo de Sega, ses chaussures sont une adaptation des bottes de Michael Jackson et sa personnali­té fonceuse est inspirée par… Bill Clinton. Avec ces trois éléments, Sonic vient de naître.

Le jeu Sonic the Hedgehog fait un tabac, propulsant les ventes de la Genesis loin devant celles de la SNES de Nintendo. Résultat, en janvier 1992, Sega contrôle 65 % du marché des consoles 16-bit. La rivalité entre les deux compagnies pousse Sega à sortir la Game Gear (appelée Sega CD en Amérique du Nord), une console portable. Malheureus­ement, c’est un flop. Par contre, du côté des jeux, Virtua Fighter, premier jeu de combat en 3D, est une révolution technologi­que.

Dans cette course à la nouveauté, la Saturn sort en 1994 jumelée à

Virtua Fighter. Les chiffres initiaux de vente sont impression­nants. La Saturn est plus appréciée que la toute première PlayStatio­n. Mais ce succès ne dure pas et, dès l’année suivante, la console de Sony s’impose auprès des « gamers ». Malgré tous les efforts de Sega, incluant la sortie de la Dreamcast (avec un

Sonic Adventure), la multinatio­nale commet des erreurs (prix trop bas générant des pertes, problèmes techniques, etc.) qui seront fatales à sa ligne de consoles.

Sega amorce sa reconversi­on dans les jeux vidéo, les jeux d’arcade et les parcs d’attraction­s en 2001, lançant des titres pour la Xbox de Microsoft (pour la petite histoire, Bill Gates s’était penché sur une possibilit­é de rachat de Sega). En 2008, la compagnie lance son premier jeu pour téléphones, Super Monkey Ball sur l’iTunes Store. Et cette année, pour son 60e anniversai­re, Sega a lancé sa Game Gear Micro au Japon afin, aussi, de souligner le 30e anniversai­re de cette mini-console.

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Sega : Genesis
Game Gear Micro
Sonic The Hedgedog Sega : Genesis Game Gear Micro

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