Le Journal de Quebec - Weekend
RIVALITÉ AMICALE EN FINALE
L’édition 2020 des Francouvertes couronnera, lundi soir, un artiste de Québec. Pas le choix, les trois finalistes proviennent de la capitale.
N’allez cependant pas croire que Marjorie Pedneault, alias Narcisse, Vincent Dufour, alias Valence, et Ariane Roy refusent de s’adresser la parole ou tentent de se jouer dans la tête à quelques jours du grand soir.
Quand Le Journal les a rencontrés, au début de la semaine, ils étaient plutôt du genre à se lancer des fleurs les uns aux autres et à se dire « surpris que je sois en finale, mais eux, non, parce qu’ils sont vraiment bons ».
Bref, l’esprit d’entraide qu’on dit régner au sein des membres de la bouillonnante scène musicale de Québec, ce n’est pas de la frime.
« Nous sommes un petit milieu et il y a des lieux comme le Pantoum, où tout le monde se rencontre. On retrouve les mêmes personnes dans les projets, ce qui fait en sorte qu’il y a une cohérence et une solidité dans les choses qui se font », observe Ariane Roy.
MISE EN SCÈNE
Sur les 21 inscrits aux Francouvertes, cinq étaient de Québec. Qu’on en retrouve trois d’entre eux en finale constitue donc un exploit.
Comment l’expliquer ? Les trois finalistes évoquent le souci qu’ils ont de bien mettre en scène la musique.
C’est le cas de Marjorie Pedneault, dont les performances sur scène avec son acolyte, Jules Henry, et la drag
queen Utopia sont très théâtrales.
« Les shows qui m’accrochent le plus sont ceux où l’aspect visuel est mis de l’avant. La force de Narcisse, c’est d’utiliser toutes les formes d’art possible. Pour les Francouvertes, nous avons commencé à travailler avec une metteuse en scène de Québec, Laura
Amar. Ça nous a donné une autre vision de la musique. »
APPRIVOISER LA CAPTATION
Pendant que la deuxième vague du coronavirus force presque tout le milieu artistique à l’arrêt encore une fois, le trio savoure cette occasion de monter sur scène que leur procure cette présence en finale du concours destiné à la relève.
« D’être en finale, c’est positif pour l’avenir. C’est une vitrine qui donne de l’espoir pour le moment où ça va repartir », dit Vincent Dufour.
« Au début, renchérit Marjorie Pedneault, on dirait que je ne croyais pas tant à la captation vidéo. Je ne voyais pas comment on pourrait transmettre l’énergie. Finalement, j’y ai pris goût. Il y a vraiment une manière d’exploiter la captation pour rendre ça intéressant sans que ce soit des
shows de salon comme on a vu pendant trois mois au début de la pandémie. »