Le Journal de Quebec - Weekend

S’ADAPTER PANDÉMIE À LA

« Tourner en mode COVID, c’est accepter qu’il va y avoir beaucoup d’embûches et qu’on va devoir trouver des solutions pour les contourner. »

- MAXIME DEMERS Le Journal de Montréal maxime.demers @quebecorme­dia.com Le tournage d’Au nord d’Albany se poursuit jusqu’au 16 novembre. Le film prendra l’affiche en 2021.

C’est ainsi que l’actrice et réalisatri­ce Marianne Farley décrit les premières semaines de tournage de son premier long métrage, Au nord d’Albany, dans lequel elle dirige notamment Céline Bonnier, Zeneb Blanchet, Rick Roberts et Kelly Depeault.

N’eût été la pandémie, Marianne Farley aurait pu tourner quelques scènes de ce film bilingue dans les Adirondack­s (là où se déroule une grande partie de l’action) et aurait probableme­nt inclus une vedette américaine parmi son groupe d’acteurs. Mais la fermeture des frontières l’a forcée à revoir ses plans.

« Il a fallu recréer les États-Unis au Québec », expliquait plus tôt cette semaine la réalisatri­ce dans un entretien téléphoniq­ue accordé au Journal.

« On a un assez petit budget, donc ça demande beaucoup de créativité de la part de tous nos chefs de départemen­t (direction artistique, décors, etc.). On tourne dans les Laurentide­s, dans les Cantons-de-l’Est et à différents endroits autour de Montréal. On a la chance d’avoir une architectu­re assez semblable [à celle des villes de l’État de New York]. Ç’a été de la job de trouver les maisons de nos personnage­s, mais il y a quand même du choix. On a été capables de trouver ce qu’on cherchait. »

Comme tous les autres tournages qui ont lieu en ce moment, Marianne Farley et son équipe doivent respecter un protocole sanitaire strict. Port du masque, distanciat­ion physique et prise de températur­e font désormais partie du quotidien sur les plateaux.

« À ce niveau-là, ça se passe mieux que je pensais, admet la cinéaste. Je crois que tout le monde est extrêmemen­t conscient de l’importance de suivre le protocole sanitaire pour le bien de l’industrie au complet. On ne veut pas qu’il y ait de cas parce que ça serait dommageabl­e pour tout le monde. Les gens sont donc très responsabl­es sur le plateau. »

DE MONTRÉAL À ALBANY

Marianne Farley, qui a été nommée aux Oscars en 2019 pour son court métrage Marguerite, s’est inspirée d’une mésaventur­e qu’elle a vécue il y a quelques années pour écrire Au

nord d’Albany. Alors qu’elle revenait d’une visite chez son frère aux États-Unis avec ses deux enfants, sa voiture est tombée en panne à l’entrée des Adirondack­s.

« Ç’a été une aventure merdique, relate-t-elle en riant. J’ai été coincée aux États-Unis une semaine de plus parce que ma voiture était dans un garage. En revenant à Montréal, j’ai dit à mon conjoint de l’époque, Claude Brie, qui est aussi coscénaris­te, qu’il fallait s’inspirer de cette histoire pour écrire un film. Ç’a été le point de départ pour l’écriture du scénario. »

Au nord d’Albany met donc en scène une mère monoparent­ale (jouée par Céline Bonnier) qui décide de fuir Montréal avec ses deux enfants, dont sa jeune adolescent­e (Zeneb Blanchet) qui vient de s’en prendre physiqueme­nt à une fille qui la harcelait. La petite famille devra s’arrêter dans un petit village des Adirondack­s après que sa voiture soit tombée en panne.

« C’est un projet qui me tient à coeur depuis longtemps parce que ça parle de la famille et de la fuite. Je considère qu’on a tous nos manières de fuir. Fuir l’intimité, la confrontat­ion, la vie en général. C’est un projet qui s’inscrit dans la même lignée que mes films précédents. »

Céline Bonnier partage son temps entre deux plateaux de tournage cet automne : celui d’Au nord d’Albany, mais aussi celui du film L’Arracheuse

de temps, de Francis Leclerc. Elle dit avoir eu un coup de coeur pour le projet de Marianne Farley quand la cinéaste l’a approchée pour le rôle principal l’été dernier.

« J’ai beaucoup aimé son scénario et sa façon d’approcher l’écriture, avec une belle économie des mots, souligne l’actrice. C’est quelque chose que j’avais déjà remarqué dans son court métrage Marguerite. Il y a de la place pour les silences. »

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Marianne Farley donne des directives à la jeune actrice Zeneb Blanchet.
Céline Bonnier joue le rôle principal du film.
La réalisatri­ce Marianne Farley et l’actrice Céline Bonnier sur le plateau de tournage du film Au nord d’Albany. Marianne Farley donne des directives à la jeune actrice Zeneb Blanchet. Céline Bonnier joue le rôle principal du film.
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