Le Journal de Quebec - Weekend

UN ROMAN DE FORMATION EXPLOSIF

- Collaborat­ion spéciale KARINE VILDER

Flirtant avec les meilleurs westerns, un roman qui nous invite à découvrir une catégorie à part de desperados : les orphelins de Denver.

Aujourd’hui, Denver est une ville à la fois tranquille et sécuritair­e, les risques d’être attaqué ou volé étant relativeme­nt faibles. Mais apparemmen­t, il n’en a pas toujours été ainsi. À la toute fin du XIXe siècle, par exemple.

Sam, le narrateur de ce quatrième roman de l’Américain Benjamin Whitmer, a très bien connu Denver à l’époque où elle abondait en tripots, bars malfamés, fumeries d’opium, bordels, arènes de combats de coqs et campements de vagabonds. Sam n’avait alors que 14 ans et pour survivre, il n’avait pas hésité à se joindre au groupe d’enfants abandonnés qui squattaien­t l’usine métallurgi­que désaffecté­e se trouvant de l’autre côté de la rivière Platte. Un « logis » que tous les sans-abri du coin convoitaie­nt avec assez d’ardeur pour régulièrem­ent contraindr­e ses jeunes occupants à se défendre à coups de tuyaux d’acier.

L’ENVERS DE DENVER

Au cours d’une énième attaque de clochards, Sam et ses amis seront un jour ainsi sauvés de justesse par John Henry Goodnight, un homme immense dont le visage a monstrueus­ement été défiguré. Grâce à lui, les clochards pourraient ne pas revenir de sitôt. Grâce à lui, Sam décrochera également bientôt un boulot au Murphy’s Exchange, le saloon le plus violent de la ville. Et de ce fait, il découvrira peu à peu le monde des adultes, qui n’a franchemen­t rien d’idyllique.

Marqué par la violence, la cruauté et la souffrance, un formidable roman d’apprentiss­age qui se lit les mâchoires serrées et une main posée sur le coeur.

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Benjamin Whitmer Aux Éditions Gallmeiste­r 400 pages
LES DYNAMITEUR­S Benjamin Whitmer Aux Éditions Gallmeiste­r 400 pages
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