Le Journal de Quebec - Weekend

LA SUITE DE DANS MES YEUX À MOI

- Le Journal de Québec MARIE-FRANCE BORNAIS

Fort du succès de son best-seller Dans mes yeux à moi ,quia inspiré la série télé Olivier, Josélito Michaud propose maintenant à ses lecteurs de retrouver Olivier Dubreuil, bien des années plus tard, dans Trois mois tout au plus. Dans ce roman touchant, il parle pour la première fois d’une quête qui lui est très personnell­e : la recherche de son père biologique.

Olivier Dubreuil, devenu un animateur de télévision à succès, fête son cinquantiè­me anniversai­re pendant sa dernière émission de la saison. La fête prend un autre tournant lorsqu’il éprouve un malaise et doit se rendre à l’hôpital. Ce que le médecin lui apprend n’a rien de réjouissan­t : il ne lui reste que trois mois à vivre.

Sous le choc, conscient du peu de temps qu’il lui reste pour trouver des réponses à ses grandes questions, Olivier décide de partir à la recherche de son père biologique. Il connaît son identité, sait qu’il est enterré à New York, et il veut recoller les morceaux du puzzle.

En entrevue, Josélito Michaud révèle que le roman, sans être un récit personnel ni une autobiogra­phie, présente des éléments de sa propre vie. Il a déjà reçu un diagnostic médical déstabilis­ant, un peu comme Olivier Dubreuil, et a ressenti comme lui le besoin de retrouver son père biologique.

QUÊTE PERSONNELL­E

« Sa quête, c’est la mienne. Sans trop en dévoiler, ce que je peux te dire, c’est que je ne suis pas parti d’un fait divers, mais d’un fait réel. Ce père ressemble étrangemen­t au mien. Je me suis inspiré beaucoup de cette histoire que je connais, du peu de détails que j’ai. »

« J’ai un père adoptif, mais j’aurais eu besoin d’un père biologique. Ça m’a beaucoup manqué et je voudrais partir à sa recherche, sachant qu’il est mort. Effectivem­ent, je me suis un peu transposé dans Olivier. »

Il n’en a jamais parlé publiqueme­nt. « J’en parle une fois, et je n’en parlerai plus. Dans le livre, c’est évident que ça a été extrêmemen­t salutaire pour me réconforte­r dans ma quête. »

LE POIDS DE L’OUBLI

Dans le roman, la mère d’Olivier est atteinte de la maladie d’Alzheimer. Elle porte le poids de ses souvenirs, le poids de ses « péchés » et de ses mensonges, le poids de croyances religieuse­s fortement ancrées, le poids de l’oubli.

« Porter sa croix, on entendait ça souvent… Olivier n’a pas envie de porter de croix. Il n’est pas pris avec le poids de la religion – ça lui importe peu. Lui, ce qu’il veut connaître, c’est la vérité. Et quand il découvre la vérité sur son père, ça le chamboule énormément parce qu’il découvre la vie qu’il aurait pu avoir. »

REGARD SUR LE MÉTIER

Josélito Michaud, 55 ans, jugeait également très important de poser son regard sur ce métier, sur ses illusions, sur tout ce qui vient avec. « Je suis quelqu’un d’extrêmemen­t lucide, donc je suis très conscient que ce n’est qu’illusion, tout ça. »

Il partage avec Olivier son besoin de comprendre, de connaître, d’aller au bout des choses, sa perspicaci­té aussi. « Je partage son besoin de tout saisir, d’attacher les bouts manquants, d’avoir besoin de permission­s pour faire les choses. » Et le besoin de s’attacher, même s’il sent que la vie est ténue.

Josélito dit s’être réconcilié avec l’écriture en rédigeant son quatrième livre. « Je ne sais pas pourquoi… Je vis beaucoup d’anxiété et ça m’apaisait, quand j’étais en train d’écrire. C’était agréable. J’ai tellement aimé ça que j’ai commencé à en écrire un autre tout de suite après ! »

 ?? TROIS MOIS TOUT AU PLUS ?? Josélito Michaud, aux Éditions Libre Expression, 256 pages En librairie le 11 novembre
TROIS MOIS TOUT AU PLUS Josélito Michaud, aux Éditions Libre Expression, 256 pages En librairie le 11 novembre

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