Le Journal de Quebec - Weekend

RÉGLER SON PASSÉ POUR VIVRE EN PAIX

- MARIE-FRANCE BORNAIS Le Journal de Québec

Auteure de sept romans qui ont séduit plus de 400 000 lecteurs, l’écrivaine française Marie Vareille s’est interrogée sur une question fondamenta­le pour écrire son nouveau roman, La vie rêvée des chaussette­s orphelines. Explorant à la fois le thème de la famille et du désir d’enfant et celui de la quête de vérité, elle demande s’il est possible de recommence­r sa vie ailleurs, autrement, sans d’abord régler les fantômes du passé.

Marie Vareille, romancière de talent, joue avec une grande palette émotive dans son roman : autant il y a des choses drôles, autant il y a des éléments graves. Elle raconte le quotidien d’Alice Smith-Rivière, une jeune femme qui a grandi dans le Rhode Island avant de partir à Londres. Son rêve ? Fonder une famille avec son mari Oliver.

Du jour au lendemain, elle décide de tout plaquer et de s’exiler à Paris pour refaire sa vie. Elle trouve du travail chez EverDream, une start-up dont l’objectif est de réunir les chaussette­s dépareillé­es, partout dans le monde. Elle collection­ne les crises d’angoisse et les pots de médicament­s, n’arrivant pas à gérer un drame qui l’obsède.

Marie Vareille explique qu’elle parle souvent du thème de la famille dans ses romans et qu’elle avait envie, cette fois, de parler du désir d’enfant. « C’est quelque chose que j’ai vécu, le fait d’attendre pendant deux ans avant de tomber enceinte. Je trouvais que c’était très particulie­r comme période parce que je me sentais très seule et incomprise. »

« Tout le monde te dit : “Arrête d’y penser, ça va arriver, t’inquiète pas…” En fait, tu as l’impression que tout le monde arrive à faire quelque chose depuis la nuit des temps et que toi, tu n’y arrives pas, et tu ne sais pas pourquoi. »

L’idée des chaussette­s orphelines est arrivée un peu plus tard, grâce à son frère, qui a un jour lancé l’idée d’une appli pour retrouver des gants manquants et reconstitu­er une paire. Marie a ensuite reconverti l’idée, avec des chaussette­s orphelines. « C’est un truc que tout le monde vit au quotidien. »

Alice a des troubles obsessifs compulsifs — les fameux « tocs ». « Je ne connais pas ça personnell­ement, mais j’ai une très bonne amie, en revanche, qui est sujette à des crises d’angoisse. Je vois bien que c’est difficile de vivre avec ça et qu’on ne peut pas forcément s’en débarrasse­r. On est obligé d’accepter de vivre avec. »

Alice a une nature tourmentée, mais c’est aussi un personnage d’une grande fraîcheur, qui a une volonté d’avancer. « Ce que j’aime d’Alice, c’est le mélange de fragilité, tandis qu’en apparence, elle est très profession­nelle, très sérieuse. Si on ne la connaît pas, elle a l’air solide, elle a l’air forte… mais derrière la façade, elle a toute cette fragilité. »

 ??  ??
 ??  ?? LA VIE RÊVÉE DES CHAUSSETTE­S ORPHELINES Marie Vareille. Éditions Édito, 416 pages.
LA VIE RÊVÉE DES CHAUSSETTE­S ORPHELINES Marie Vareille. Éditions Édito, 416 pages.
 ??  ??
 ??  ??

Newspapers in French

Newspapers from Canada