Le Journal de Quebec - Weekend

La sérénité selon Nicole Bordeleau

Comment retrouver un certain calme, un sentiment de sécurité et de confiance, dans un monde aussi instable que celui qu’on connaît ? Maître de yoga et autrice de plusieurs best-sellers, Nicole Bordeleau fournit des pistes concrètes pour cultiver l’art de

- MARIE-FRANCE BORNAIS TOUT PASSE Nicole Bordeleau. Éditions Edito, 288 pages.

Comme une amie bienveilla­nte et rassurante, Nicole Bordeleau communique en toute simplicité ses réflexions, ses connaissan­ces et ses expérience­s personnell­es dans ce livre. Elle aborde différents thèmes, tels que la peur, la résistance, la culpabilit­é, le changement, l’amour, la joie, la compassion.

Le concept de l’impermanen­ce – le fait que tout est appelé à changer – est au coeur du livre. Elle l’applique au contexte de la pandémie.

« Dans des grands bouleverse­ments, si on ne donne pas un sens à tout ça, chacun, chacune, on devient découragé », note-t-elle en entrevue.

Elle propose de se fixer des objectifs. « On peut se servir de cette pandémie pour travailler sur sa relation, pour travailler sur soi-même, pour transcende­r des peurs, pour se débarrasse­r d’une dépendance, pour se libérer d’une angoisse. Ça peut être vraiment riche et très profond. »

« Ça dure longtemps, mais ça va finir par passer, c’est certain », ajoute-telle. Elle donne l’exemple d’un ami qui, après avoir fait tout le ménage de son garage, a décidé de faire du ménage dans ses pensées et de s’occuper du ressentime­nt qu’il accumulait depuis longtemps.

MÉDITER, RESPIRER

Nicole Bordeleau observe que beaucoup de gens se sont mis à méditer.

« Il faut s’occuper de sa santé mentale. Les recherches le confirment : s’asseoir quelques minutes par jour, prendre des nouvelles de soi, ça peut paraître banal, mais ça peut vraiment nous aider. »

La maître de yoga parle depuis longtemps de la puissance et de l’importance du souffle, de la respiratio­n. « C’est pas miraculeux. Ce n’est pas des solutions magiques où, en l’espace de 72 heures, ça y est, tu n’auras plus jamais une nuit d’angoisse. Je le dis aux gens : vous allez céder à l’impatience, à l’angoisse, à la colère. Mais ça ne veut pas dire que vous êtes colérique, que vous êtes angoissé. »

Nicole Bordeleau ajoute que céder, c’est normal, dans le contexte.

« C’est dur sur le système nerveux, ce qu’on vit. C’est l’imprévisib­ilité, l’incertitud­e. On est confronté à des pertes et, chaque jour, on est submergé de mauvaises nouvelles. Mais si on est capable de se préserver quelques moments dans notre journée pour prendre soin de nous, on va perdre des plumes, mais on va passer à travers. »

SOLUTIONS

Nicole Bordeleau avait l’intention de prendre une année sabbatique, mais, à force de replonger dans des enseigneme­nts millénaire­s, a décidé d’en faire part.

« J’espère que ce livre va être un grand souffle d’espoir. »

Quand les gens lui disent qu’ils ont hâte que la vie revienne à la normale, elle se questionne.

« Est-ce que c’était normal, la vie qu’on vivait avant ? Moi, j’ai réalisé qu’il y a tellement de choses dont je n’avais pas besoin. Aujourd’hui, avant d’acheter quelque chose, je me demande si c’est essentiel. »

Elle encourage les gens à cultiver la résilience et la tolérance au changement.

« On est devenus des accros à la planificat­ion à court et à long terme dans la dernière décennie et là, on doit lâcher prise parce qu’on ne sait pas ce qui va arriver. »

Elle recommande de cultiver l’art de l’attention, au lieu de la concentrat­ion. « Quand tu apprends à éveiller tes yeux, tes oreilles, à porter attention aux odeurs, etc., tu es beaucoup moins angoissé que les choses changent, parce que tu es pleinement présent et pleinement vivant avec ce qui est là. »

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