Le Journal de Quebec - Weekend

Deuxième album pour Roxane Bruneau

- SANDRA GODIN Le Journal de Québec sandra.godin@quebecorme­dia.com

Au moment de parler avec Roxane Bruneau il y a quelques jours, la chanteuse enchaînait depuis deux semaines les entrevues pour parler de son deuxième album, Acrophobie, un nouveau bouquet de textes à la fois sombre, crus et poignants. « Les gens me demandent si ça va bien ! » s’étonne-t-elle en riant.

Son éclat de rire à l’autre bout du fil nous rassure. Roxane Bruneau va très bien, même si l’angoisse de lancer un album aussi attendu l’empêche de dormir depuis quelques jours. « J’ai vraiment hâte que les chansons ne m’appartienn­ent plus », dit-elle.

Mais elle n’a pas trop à s’inquiéter. Son second album, dans la même lignée de Dysphorie, lancé en 2017, renforce davantage son identité musicale, même si les guitares acoustique­s sont beaucoup moins présentes. « Je ne ressentais pas que sur cet album il fallait que ce soit un instrument prédominan­t », expliquet-elle simplement.

Anticonfor­miste, Roxane Bruneau est fière lorsqu’on lui dit que son style musical est difficilem­ent catégorisa­ble. « C’est tellement ça que je voulais », se moque-t-elle.

HABITÉE PAR LE VERTIGE

Entre son premier album, qui l’a amenée à être une des artistes les plus en vue de sa génération, et celui-ci, la vie de Roxane Bruneau a complèteme­nt changé.

« Mon premier album est monté tellement haut, je ne m’attendais pas à ça, confie-t-elle. Quand tu montes, la peur de redescendr­e est là. »

C’est ce succès vertigineu­x qu’elle raconte sur la pièce d’ouverture, Acrophobie, qui signifie la peur des hauteurs.

« Cette chanson-là, je l’ai écrite en m’imaginant en coulisses, poursuit-elle. Moi, j’ai peur de tout, de me planter, que le monde n’aime pas ça. Ça me fait encore capoter le principe que des gens payent pour venir m’écouter. […] Il ne faut pas trop que j’y pense. C’est tout ça qui me paralyse encore en coulisses. »

Roxane Bruneau met ses tripes sur la table de chacune des chansons qui suivent. Entre des textes qui évoquent sa relation avec son amoureuse, elle fait l’éloge de la différence ( Àmamanière) et évoque la dépression (Le cri

des loups, une chanson à « crier dans son char », dit-elle).

AIMER SON PUBLIC

Dans Le petit soldat, elle raconte l’histoire d’un petit soldat de bois « mourant au combat », pour qui

« la vie qui tient à un fil » et qu’une « fraction de seconde peut te faire perdre l’équilibre ». Qui est donc ce petit soldat ?

« Je ne m’étais pas préparée à cette question-là. Mais je vais être transparen­te. C’est moi il y a quatre ou cinq ans », finit-elle par nous dire.

« J’ai une vieille amie qui m’a écrit cette semaine pour me dire qu’elle serait inquiète d’où je serais aujourd’hui si je ne faisais pas ce métier-là. Et c’est vrai. J’étais complèteme­nt perdue et ces gens-là (son public) m’ont trouvée. »

Dans Bienvenue dans mon cirque, Roxane Bruneau réitère d’ailleurs son engagement profond envers ses fans, ses « cocos ». « À chaque fin de spectacle, je dis “merci, c’est grâce à vous que j’existe”. Et les mots ne sont pas faibles. »

DEUX NOMINATION­S CONSÉCUTIV­ES

La reconnaiss­ance du public et de l’industrie envers Roxane Bruneau n’avait rien pour diminuer ses angoisses à l’idée de sortir un deuxième album.

Elle a récolté cette année une seconde nomination consécutiv­e à l’ADISQ dans la catégorie Chansons de l’année pour l’extrait Aime-moi, après avoir raflé le Félix l’an passé pour Des p’tits bout de toi.

Elle n’a peut-être pas gagné cette année, mais son prix à elle était d’être en nomination avec ses idoles, les Cowboys Fringants.

« Dans mon coeur, la chanson de l’année, c’était L’Amérique pleure .Je n’étais pas tant déçue de perdre ! Ce groupe-là m’a donné envie de faire de la musique quand j’étais kid. C’est le premier band dont j’ai acheté le CD, c’est le premier show de musique que je suis allée voir. Nominée avec eux, c’est fou ! »

Si les conditions sanitaires le permettent, Roxane Bruneau offrira la tournée Éphémère en décembre.

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