Le Journal de Quebec - Weekend

LA FACE CACHÉE D’ADIB ALKHALIDEY

- BRUNO LAPOINTE

On croyait bien connaître toutes les facettes d’Adib Alkhalidey : l’humoriste, le comédien, l’auteur, le chroniqueu­r et même le réalisateu­r. Mais voilà qu’il nous sort une nouvelle carte – très bien cachée – avec un premier album, Les coeurs du

mal, lancé cette semaine sous le pseudonyme Abelaïd.

Décidément, Adib Alkhalidey ne cessera jamais de nous surprendre. Une remarque qui déclenche un éclat de rire à l’autre bout du fil.

Alors avant de commencer, comment se définit-il lui-même ? Ou plutôt, quel titre est le plus en accord avec lui ? De son propre aveu, il préfère un terme bien simple : artiste.

« J’entends souvent des gens dire : je ne suis pas un artiste. Mais moi, je n’ai pas ce luxe-là. Je suis un artiste. Fondamenta­lement. Tout ce que je sais faire, c’est créer et rien d’autre. Et c’est quand je crée que je sens que ma vie a un sens, que je me sens le plus utile », explique Adib Alkhalidey en entretien au Journal.

Le secret de ce nouveau talent, il le concède, était bien gardé. Très bien, même. En fait, il ignorait jusqu’à tout récemment que ses textes seraient un jour mis en musique… et encore moins partagés.

« Ces textes-là, je les écris depuis des années. J’écrivais ce que je vivais, ce que je voyais… Mais j’ai toujours pensé que j’allais les garder pour moi, justement », avance Adib Alkhalidey.

LE TEMPS D’ASSUMER

Puis, « un peu par hasard », précise-t-il, une de ses chansons est tombée entre les mains de l’équipe Spectra, maison de production derrière cette sortie. Au terme de discussion­s, Adib Alkhalidey a d’abord accepté de sortir l’album, mais sans révéler sa véritable identité. Il a finalement cédé, acceptant de sortir de l’ombre du pseudonyme Abelaïd.

Depuis, il assume pleinement la paternité de ce projet… mais pas sans conserver le sobriquet.

« Je voulais que quelqu’un qui tombe sur mon album un peu par hasard n’ait aucun préjugé. Les préjugés, je les ai combattus toute ma vie et je les combats encore aujourd’hui. », raconte-t-il.

Au final, ce projet se distancie naturellem­ent de tout ce qu’il a fait jusqu’à maintenant. Car les fans découvriro­nt bien rapidement que l’univers musical d’Adib Alkhalidey est à des lieues de celui qu’il déploie sur les scènes.

Sa voix est plus posée sur disque, certes, mais ce sont ses textes qui détonnent le plus par leur caractère mélancoliq­ue, voire tragique. Des sonorités inspirées par la chanson française traditionn­elle, le hip-hop et les rythmes nord-africains viennent enrober le tout de manière contrastan­te, à l’instar de la lumière qui jaillit de l’obscurité.

« Les paroles sont mélancoliq­ues, mais la musique, elle, est plutôt joyeuse. J’aime ce mélange. Je ne comprends pas pourquoi on a ségrégué la mélancolie et la tristesse de la joie, comme si elles ne pouvaient pas cohabiter. Moi, je vois ça différemme­nt. La mélancolie, c’est la pluie et la joie, le soleil. Une plante a besoin des deux pour vivre, pour grandir, non ? » illustre Adib Alkhalidey.

L’album Les coeurs du mal est présenteme­nt sur le marché.

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