Le Journal de Quebec - Weekend

TOUT SUR LE PREMIER MÉDIA ÉLECTRONIQ­UE

- PAUL THERRIEN

C’est l’histoire de l’une des plus belles — et importante­s — inventions du dernier siècle. Après son apparition et en quelques années seulement, la radio commercial­e a provoqué de nombreux bouleverse­ments culturels et sociaux, améliorant ainsi nos vies. Le Québec était aux premières loges de son évolution. Voici comment elle a eu lieu.

Au lendemain de la Première Guerre mondiale, alors que la radio était avant tout un outil de guerre chez les grandes puissances comme les États-Unis, la France et la Grande-Bretagne, au Canada, on était libre d’émettre des signaux sans contrôle direct par le ministère de la Défense. C’est ce qui a attiré le grand pionnier de la radio Guglielmo Marconi chez nous.

Il a installé une petite station du nom de XWA au centre-ville de Montréal, après avoir obtenu le premier permis de radiodiffu­sion au pays du ministère fédéral de la Marine et des Pêcheries.

À l’époque, la radio était surtout utilisée pour la communicat­ion maritime. Au cours des années 1920, la programmat­ion de CFCF et de CKAC (Ottawa obligeait les stations à adopter des acronymes débutant par C, pour Canada) commençait à prendre forme. On y présentait notamment des bulletins météorolog­iques, de l’informatio­n, des oeuvres culturelle­s et de la musique obtenue par un phonograph­e.

UNE SUCCESSION D’INNOVATION­S

La radio est le résultat d’un ensemble d’inventions et de découverte­s. On peut retracer sa genèse en Allemagne, en 1888, par les travaux de Heinrich Hertz sur les ondes électromag­nétiques. Deux ans plus tard, le physicien français Édouard Branly a inventé le radiocondu­cteur, un outil servant à détecter les ondes hertzienne­s. En 1895, l’ingénieur russe Alexandre Popov se sert des découverte­s de Hertz et de Branly pour concevoir la première antenne en mesure de recevoir les ondes hertzienne­s à distance.

Cette même année, l’ingénieur et électricie­n italien Marconi, alors âgé de 22 ans, met sur pied un premier poste de transmissi­on de télégraphi­e sans fil. Pour son invention, la radiotélég­raphie — qui allait devenir tout simplement la « radio » —, Marconi a obtenu le prix Nobel de physique en 1909. La radio s’apprête alors à devenir le premier média électroniq­ue au monde.

POPULARITÉ

Dès 1928, il y avait plus de 400 000 récepteurs en service au Canada.

Pendant la Seconde Guerre mondiale, neuf familles sur 10 possédaien­t un radio. On écoutait de trois à quatre heures de programmat­ion par jour.

Des premiers signaux difficiles à capter, la radio s’est développée pour nous fournir des sons de la plus haute qualité acoustique à partir des années 1960 sur la bande FM.

Depuis une quinzaine d’années, la radio gagne en popularité chez les internaute­s, qui écoutent leur chaîne préférée en ligne plutôt que sur les ondes hertzienne­s. Dans cette optique, Québecor a lancé QUB radio, diffusée seulement sur le web en octobre 2018.

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En 1988, la radio a considérab­lement évolué et la station CKAC a subsisté. Elle accueille des chroniqueu­rs comme des comédiens, dont ici Yves Létourneau.

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