Le Journal de Quebec - Weekend

LE RETOUR INATTENDU D’AC/DC

- YVES LECLERC Le Journal de Québec yves.leclerc @quebecorme­dia.com

Le décès du guitariste Malcolm Young, les problèmes d’audition de Brian Johnson et la présence d’Axl Rose de Guns ‘N Roses lors des 23 derniers spectacles de la tournée Rock or Bust, on ne savait trop ce qu’allait devenir AC/DC. La réponse est tombée avec Power Up.

Les Australien­s sont de retour avec leur 17e album. On retrouve la presque totalité de l’alignement des belles années, avec Angus Young, Brian Johnson, Cliff Williams, Phil Rudd et l’ajout de Stevie Young, le neveu d’Angus.

Le premier simple « Shot in the Dark » révélait une belle énergie et le reste de l’album est inspiré, réussi et à la hauteur.

Lancé vendredi, Power Up a été construit à partir de « riffs » de guitare composés par Malcolm Young et son frère Angus.

« Malcolm était quelqu’un de méticuleux dans l’écriture des riffs et des titres des chansons. Il conservait tout ça. Lorsque Angus est arrivé et qu’il nous a présenté ces 12 chansons, l’excitation était présente », a lancé Brian Johnson, lors d’un entretien virtuel exclusif avec le Journal.

Le chanteur raconte que c’était excitant, lors des répétition­s, de retrouver Angus, Phil à la batterie, Cliff et Stevie.

« On savait, après quelques jours, que quelque chose de spécial était en train de se passer. Nous avons eu une autre chance de nous retrouver et c’est ce qui explique la qualité de cet album. Il y a un lien spécial qui nous unit. De la magie », a-t-il précisé.

BANG. BANG. BANG.

Comme le classique Back in Black était une réponse au décès du chanteur Bon Scott, Power Up suit le décès de Malcolm Young. Comme si les tragédies amenaient de l’inspiratio­n.

Brian Johnson raconte que la chanson « Through the Mist of Time » soulève les poils sur son corps et le peu de cheveux qui lui reste.

« J’adore toutes les chansons de Power

Up, mais lorsque je chante celle-ci, je sens la présence de Malcolm. Les paroles font référence au bon temps qu’on a eu durant les années 80. C’est une sensation merveilleu­se d’écouter cette chanson. Je me sens jeune à nouveau », a-t-il dit, s’excusant d’être aussi emballé.

Les chansons sont courtes. La plus longue fait quatre minutes et quelques secondes.

« Brendan O’Brien, qui a réalisé l’album, m’a expliqué que c’était voulu. Il voulait provoquer une série de coups de poing. Et c’est ce que j’aime de cet album. C’est bang, bang et bang », a raconté le chanteur. La formation, qui a vu le jour en 1973, demeure fidèle à ses racines. Elle n’est pas dans l’exploratio­n et dans les tendances du jour.

« C’est notre son et celui qu’on a toujours eu. On ne commencera pas à faire des trucs technos », explique le bassiste à la grise crinière.

Et lorsqu’on demande à Brian Johnson de situer ce nouvel album à travers la discograph­ie d’AC/DC, le bassiste Cliff Williams, qui vient de se joindre à la conversati­on, lance une bombe.

« Power Up est aussi solide que Back in Black », lance-t-il, suivi par l’approbatio­n du chanteur.

LES GRANDS STADES

Aux prises avec de graves problèmes d’audition qui l’ont écarté de la scène, Brian Johnson a cru que l’aventure entreprise en 1980, avec Back in Black, était terminée.

« Tu vieillis et des choses inévitable­s arrivent. C’est comme ça. Il y a des gens qui vivent des choses beaucoup plus difficiles que moi », a-t-il fait remarquer, précisant que sa situation n’était pas terminale.

Le chanteur, qui vient d’avoir 73 ans, a consulté le spécialist­e Stephen Ambrose de la clinique Asius. Il a constaté que c’était loin d’être terminé. Des prothèses auditives calibrées et qu’on insère dans ses oreilles lui permettent de continuer d’exercer son métier.

« La technologi­e est venue à ma rescousse et elle me permet de continuer de chanter tout en protégeant mes oreilles. Stephen Ambrose est venu chez moi durant trois ans pour ajuster et mettre au point cette technologi­e. Il a été très patient, ce que je ne suis pas. On a réussi et je suis très fier », a raconté le chanteur.

Est-ce que la formation pourra, un jour, en raison de la pandémie, renouer avec les spectacles à grand déploiemen­t des grands stades ?

« On espère que nos vies vont revenir à la normale. Soyons positifs. On va, un jour, donner des spectacles à nouveau dans des stades », a fait savoir Cliff Williams.

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