Le Journal de Quebec - Weekend

«DANS STAN SE CROYAIT LA LNH »

Comme plusieurs comédiens qui ont contribué au succès des Boys, Rémy Girard, alias Stanislas « Stan » Ouellet, l’entraîneur de l’équipe et fondateur de la brasserie portant son nom, classe son long séjour à la tête de cette hilarante équipe parmi ses plus

- CÉDRIC BÉLANGER Le Journal de Québec cedric.belanger@quebecorme­dia.com

« C’est un personnage que j’ai beaucoup aimé jouer. Beaucoup, beaucoup, beaucoup. […] C’est un motivateur qui n’avait rien à son épreuve et pouvait faire des colères épouvantab­les. Il était intéressan­t à jouer parce qu’il avait une grande palette d’émotions », analyse ce vétéran comédien comptant une panoplie de grands rôles dans son curriculum vitae.

Qu’aimait-il particuliè­rement de Stan ? « Sa grande générosité pour son équipe. Il se croyait dans la Ligue nationale. Pas de demi-mesures. Il se prenait vraiment pour un grand du hockey. Ce qu’il était finalement. C’était aussi le père de ces gars-là », dit-il en parlant des fiers porte-couleurs des Boys, pour qui le match du lundi suivi de la visite à la brasserie chez Stan pour ingurgiter quelques bières constituai­t un rituel immuable.

PAUL HOUDE A MENTI

Personne ne s’est fait tordre un bras pour jouer avec les Boys. Pressenti pour être la voix radiophoni­que de l’émission Bonsoir les champions (il y imite la voix du défunt Marc Simoneau), qu’on entend au début du premier film, Paul Houde voulait tellement obtenir le rôle de Fern qu’il a fait croire à Richard Goudreau qu’il avait déjà été gardien de but. C’était faux.

Il était loin d’être le seul à patiner sur la bottine. Lors des auditions sur glace, Richard Goudreau se souvient avoir eu « une ou deux surprises ».

« Roc LaFortune est arrivé avec sa tuque, un foulard, des mitaines et un bâton avec une palette en plastique vissée pour jouer au hockey dans la rue. Il avait l’air d’un bonhomme de neige, alors que les autres, Patrick Labbé et tout ça, étaient habillés en joueurs de hockey. »

Quant à Michel Barrette, il était incapable de patiner, ce qui explique pourquoi il est toujours sur le banc dans le film.

« Pas longtemps avant, il avait été blessé gravement à un oeil quand un projecteur avait éclaté pendant un spectacle à Granby. Donc, il ne fallait pas qu’il tombe sur la glace pour ne pas qu’il se fasse mal à la tête. C’est pour cela qu’il n’embarque sur la glace que pour le réchauffem­ent », raconte M. Goudreau.

DANS LE LIVRE DE STAN

En bon entraîneur de hockey, Stan a eu recours à quelques-unes des expression­s les plus savoureuse­s du langage sportif. Rémy Girard raconte que son fameux « dans mon livre à moé… » n’était pas dans le scénario. Il l’a improvisé lors d’un échange avec Bob, le personnage de Marc Messier.

Stan était aussi connu pour avoir plein de choses tatouées sur le coeur : le puck, le hockey, le logo des Boys et on en oublie.

« Ça définit parfaiteme­nt le personnage. Il était un peu maniaque », tranche Rémy Girard en riant. C’était aussi un père qui exprimait maladroite­ment son affection pour son fils Popol, que jouait Michel Charette.

« Michel et moi avions une entente. À chaque fois qu’ils essayaient de faire un geste d’affection, comme se prendre dans les bras ou se taper sur l’épaule, ils se faisaient mal. Notre plaisir était de trouver une nouvelle façon de se faire mal. On s’amusait terribleme­nt avec ça. »

Comme les millions de personnes qui ont suivi les aventures des Boys.

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