Le Collège au courant
Les problèmes de manque de ressource, d’alcoolisme et d’isolement dénoncés par des médecins sont bien réels sur le terrain, avoue le Collège des médecins.
«Ce qui est dit n’est pas nouveau, et il faut en être conscient pour mieux intervenir, avoue Yves Robert, secrétaire du Collège des médecins (CMQ). C’est un travail continu.»
Dilemmes éthiques
Hier, le Journal révélait que plusieurs médecins disent être constamment en situation de dilemmes éthiques qui nuisent à leur travail et à la qualité des soins. Certains se sentaient même comme un «soldat au front».
Ces témoignages sont issus de la thèse de doctorat de Christian Genest, qui a rencontré 20 médecins partout au Québec. Décès évitables, alcoolisme, loi du silence: certaines situations dénoncées sont plus que troublantes.
Selon le Dr Gaétan Barrette, président de la Fédération des médecins spécialistes du Québec, les médecins font face à une pression particulière pour trois raisons: leurs erreurs sont visibles, ils sont à risque de poursuite et peuvent se retrouver à la une des médias.
« Les gens voient la médecine comme un produit qui devient parfait à la livraison. Alors qu’en définition, ça n’existe pas la médecine parfaite. (…) Malheureusement, ce n’est pas comme ça.»
Par ailleurs, Yves Robert ajoute un bémol à la thèse. Selon lui, la pression dénoncée est liée au réseau de la santé, et non seulement à la profession de médecin. «La pression est vraiment présente, et c’est quelque chose avec quoi l’ensemble du système doit composer», ajoutet-il.
Travailler ensemble
À cet égard, le Conseil de la protection des malades croit que la solution passe par une meilleure collaboration entre les travailleurs du réseau.
«Il faut lâcher un peu le jeu de chaises corporatif, et comprendre qu’il faut se parler, indique le président Paul Brunet. Je sens un vent de changement avec les plus jeunes, j’espère que ça aura lieu.»
Hier, le ministre de la Santé, Réjean Hébert, n’était pas disponible pour une entrevue.