Damas prêt pour la « 3e guerre mondiale »
DAMAS | (AFP) Les gouvernements américain et français tentaient d’obtenir un appui le plus large possible dans leurs pays et à l’étranger pour une intervention militaire en Syrie, Damas assurant qu’elle ne céderait pas «même s’il y a une troisième guerre mondiale».
Le président de la Russie, Vladimir Poutine, a pour sa part mis en garde Washington contre une «agression» contre la Syrie «en dehors du cadre de l’ONU», tandis que Paris et Washington préparent leurs opinions publiques à des frappes visant le régime syrien, accusé d’avoir fait usage de l’arme chimique le 21 août près de Damas.
«Ne pas réagir serait mettre en danger la paix et la sécurité de la région tout entière», a plaidé le premier ministre de la France, Jean-Marc Ayrault, affirmant que Paris « compte sur le soutien » des Européens et de la Ligue arabe en cas d’intervention armée.
À Damas, le vice-ministre des Affaires étrangères, Fayçal Moqdad, a assuré que «le gouvernement syrien ne changerait pas de position, même s’il y a une troisième guerre mondiale».
Rencontres au sommet
M. Obama, en visite en Suède, doit s’entretenir aujourd’hui et demain à SaintPétersbourg avec ses homologues français et chinois, et avec le premier ministre du Japon. Il a affirmé que la communauté internationale ne devait pas rester «silencieuse» face à la «barbarie» en Syrie.
Le chef de la diplomatie américaine, John Kerry, participait, hier, à une audition publique à la Chambre des représentants, où de nombreux parlementaires ont l’intention de voter contre l’usage de la force qu’il a défendu, évoquant un «vote de responsabilité, un vote pour les normes et les lois du monde civilisé».
Face à ces menaces, le vice-ministre des Affaires étrangères de la Syrie a assuré que «la Syrie avait pris toutes les mesures pour riposter à une telle agression» et «mobilise ses alliés» comme la Russie et l’Iran.
Soutien officiel
Les États-Unis envisagent d’étendre leur soutien militaire aux rebelles syriens et de mettre fin à son caractère clandestin en le transférant de la CIA au Pentagone, ont affirmé, hier, deux responsables américains de la Défense.
«C’est à l’étude. Si et quand cela se fera sont des questions qui sont débattues», a confié à l’AFP l’un de ces responsables.
Ce soutien militaire, qui passe par la formation de rebelles modérés, précédemment sélectionnés, et la fourniture d’armes a été décidé en juin par le président Barack Obama après que Washington eut reconnu que le régime de Bachar al-Assad avait utilisé des armes chimiques contre sa population.
Il s’effectue à l’heure actuelle sous le contrôle de la CIA, offrant la possibilité à l’administration américaine de rester muette sur le sujet.
Transférer la responsabilité du soutien militaire au Pentagone permettrait également d’agir à «plus grande échelle» que la CIA ne peut le faire, a ajouté l’un des responsables, confirmant une information du Wall Street Journal.