Échéance repoussée
L’atteinte du déficit zéro pourrait ne pas se faire en 2013-2014
Si c’est effectivement assez important comme baisse de revenus, il faut être capable d’agir avec intelligence à cet égard-là
—Pauline Marois
Malgré les discours rassurants des ministres Marceau et Bédard, le retour au déficit zéro en 2013-2014 n’est plus coulé dans le béton. Pauline Marois a elle-même ouvert la porte, hier, à un report de l’équilibre budgétaire.
La première ministre garde le cap, pour l’instant, mais elle a reconnu qu’il pourrait y avoir «une révision de ces échéances-là», en entrevue à Radio-Canada. «Ce n’est pas ce que je souhaite (…) On va regarder les chiffres. Si c’est effectivement assez important comme baisse de revenus, il faut être capable d’agir avec intelligence à cet égard-là.»
Pas une première
Ce n’est pas la première fois que Pauline Marois évoque cette possibilité. Elle avait préparé le terrain, en avril dernier, lors d’une entrevue à Larocque-Lapierre sur les ondes de TVA. «C’est clair que nous allons atteindre le déficit zéro l’an prochain. (Mais) je vais faire une nuance: si l’argent ne rentre pas parce que la conjoncture économique ne s’améliore pas, à ce moment-là, il faudra accepter ça», avait-elle déclaré.
Ironiquement, le ministre des Finances et le président du Conseil du trésor s’étaient époumonés, un peu plus tôt hier, à minimiser les répercussions de la chute des revenus autonomes de l’État dans les derniers mois (800 millions $). Ils ont également mis en garde quiconque de tirer des conclusions hâtives sur le dernier rapport mensuel (avril-mai) qui révélait la même tendance à la baisse.
«Actuellement, nous sommes dans nos cibles. On s’est engagés à atteindre l’équilibre budgétaire, c’est clair. C’est notre objectif encore», a affirmé Stéphane Bédard, dressant un portait positif des finances publiques, aux antipodes des partis d’opposition.
Consommation
Le ministre des Finances, Nicolas Marceau, a lui aussi affirmé qu’il visait l’«objectif» de 2013-2014. Il a attribué la baisse des revenus de l’État à un ralentissement de la consommation. Les revenus de taxes ont baissé de 0,8 % en avril-mai.
« Les ventes au détail sont moins bonnes. Les Québécois gagnent de l’argent mais ne dépensent pas autant, ils épargnent plus. Ça a une incidence sur nos revenus. Maintenant, il est encore trop tôt dans l’année 2013-2014 pour tirer des conclusions et s’il y a des ajustements à apporter, nous les annoncerons au moment de la mise à jour (cet automne).»