Bataille du yogourt relancée
Un investissement important sera annoncé à Boucherville
La société Danone annoncera demain un investissement «majeur» à son siège social et son usine de Boucherville, alors que la lutte s'intensifie dans le créneau du yogourt.
Le producteur laitier français doit lever le voile sur son projet alors que la demande pour son yogourt grec Oikos augmente et que l'industrie vit une poussée de croissance.
Selon Statistique Canada, la consommation de yogourt a grimpé de 22 % à 8,29 litres par habitant de 2005 à 2010. Elle s'est multipliée depuis 1994, alors qu'elle s'élevait à 3,1 litres par tête. Le créneau fait partie de l'industrie du lait, dont le chiffre d'affaires annuel est d'environ 5,9 milliards $.
Appui
Danone contrôle plus ou moins 30 % du marché du yogourt au pays, comptant plus de 600 employés à Boucherville.
Le géant français a indiqué que l'investissement se fera avec l'appui du gouvernement du Québec. La première ministre Pauline Marois et Élaine Zakaïb, ministre déléguée à la Politique industrielle et à la Banque de développement économique du Québec, devraient être présentes.
Le dernier investissement dans l’usine a été fait en 2010 et s’élevait à 50 millions $. Une subvention non remboursable de 2 millions $, administrée par Investissement Québec, avait été accordée à l’entreprise.
Yoplait
Danone n'est toutefois pas seule à vouloir profiter de la popularité grandissante du yogourt.
La concurrente française Yoplait contrôle également plus ou moins 30 % du marché canadien. Elle fait fabriquer ses produits par Aliments Ultima, une coentreprise des coopératives Agropur et Agrifoods, dans le cadre d'un contrat de six ans.
Ultima a elle-même lancé une marque de yogourt l'an dernier, sous le nom IÖGO. Cela lui a permis de rafler 12 % du marché. Elle emploie 750 personnes.
Yoplait pourrait avoir ses propres plans à long terme. Une entente lui a permis de reprendre le contrôle de la mise en marché de la marque Yoplait au Canada. Elle a aussi fait l'acquisition du producteur bio Liberté, de Saint-Hubert, en 2010. Celui-ci compte 560 employés, dont la moitié se trouve au Québec.
Enfin, le géant italien Parmalat distribue les marques Astro et Beatrice. Il compte 21 % du marché canadien.