Relance du génie-conseil : il est temps de rebâtir
Il est plus que temps que le Québec réaffirme sa confiance dans le génie-conseil. Nous devons le faire parce qu’il représente un secteur d’activités hautement stratégique: le génie-conseil est étroitement associé aux projets de développement et son rôle est essentiel dans toutes les régions du Québec.
Si les problèmes d’éthique mis à jour ces dernières années se devaient d’être dénoncés, il est maintenant temps de regarder en avant.
Nous avons collectivement décidé de changer nos façons de faire. De nouvelles règles de financement des partis politiques ont été établies, nos pouvoirs publics exercent désormais une surveillance accrue à l’égard de la collusion, l’expertise dans les ministères a été renforcée. Les entreprises qui cherchent à obtenir des contrats gouvernementaux sont désormais assujetties à l’autorité des marchés financiers. Les firmes de génie-conseil ont quant à elles mis en place des mesures d’autodiscipline et de contrôle interne et externe. Ces correctifs doivent nous rassurer.
Le génie-conseil réalise un chiffre d’affaires annuel de 5,1 milliards de dollars en raison de sa présence dans de nombreux domaines d’expertise et de son important bassin de professionnels multidisciplinaires. Les gouvernements, la communauté d’affaires et la population doivent réaliser que le climat actuel de méfiance est lourd de conséquences et les répercussions se font sentir dans plusieurs secteurs d’activités au Québec. On estime qu’il s’est perdu environ 5000 em- plois dans les firmes du Québec depuis deux ans et rien ne permet de penser que la situation ira en s’améliorant. Les firmes continuent de réduire leurs effectifs en raison des difficultés qu’elles éprouvent pour reprendre leurs activités tant au pays qu’à l’étranger. Il y a donc des effets concrets sur le génie-conseil qui ne doivent pas être sous-estimés.
C’est dans cet esprit que nous appelons à la relance du secteur. Nous devons considérer le génie-conseil comme étant au coeur des grands défis qui guettent notre collectivité. Le gouvernement a choisi d’emprunter la voie de l’économie. De grands chantiers sont devant nous. Au cours des dix prochaines années, ce sont plus de 140 milliards de dollars qui seront investis pour la remise en état de nos infrastructures. La relance du Plan Nord, chère au gouvernement, posera de nouveaux défis tant au plan technologique qu’environnemental. La modernisation de nos moyens de transport exigera de la créativité et des techniques de réalisation résolument modernes. Ce ne sont là que quelques-uns des chantiers pour lesquels nous devons compter sur des firmes québécoises qui ont en leur sein les meilleures équipes, des talents qui ont su, au cours des années, s’exporter pour faire du Québec un leader mondial en matière d’ingénierie et de grands travaux.
Cette masse critique d’expertise de classe mondiale est essentielle et nous devons pouvoir compter sur elle pour affronter nos défis actuels et à venir. Audelà des secousses des dernières années, il faut se rappeler que le génieconseil québécois a constitué un extraordinaire levier de développement et d’épanouissement collectif. Nous interpellons donc la population, les entreprises, les investisseurs ainsi que les gouvernements pour les engager à tirer profit du génie-conseil québécois. Nous devons le faire au nom du développement économique, de nos succès futurs et de notre fierté comme société.