Labeaume désavoue son administration
Le maire pique une colère sur le dossier de la collecte de déchets et du recyclage
Après s’être montré solidaire de son administration municipale toute la semaine, le maire de Québec a fini par la désavouer publiquement dans le dossier controversé de la collecte des déchets et du recyclage.
Rouge de colère, Régis Labeaume a fait une sortie publique tonitruante, hier, en marge d’une conférence de presse. «Un très beau projet de réaménagement des services de ramassage des ordures est en train de se transformer en un merveilleux ratage bureaucratique. C’est bien triste», a-t-il lancé.
Le maire dit avoir donné son «absolution» en croyant à des économies annuelles de quatre millions de dollars pour la municipalité. Mais «dans l’élaboration et les détails du projet, on se ra- masse avec une mouture bureaucratique qui a enragé tout le monde», a-t-il regretté.
Refusant de désigner clairement les responsables de ce «couac», il a affirmé n’avoir «envie de fouetter personne». D’après lui, «il y a des gens qui ont raté. Je ne commencerai pas à défendre l’indéfendable. Il y a des projets qui passent dans le filtre bureaucratique et qui sortent comme des horreurs.»
LE MAIRE « REDEVABLE »
Quelle est alors la part de responsabilité politique de M. Labeaume dans ce dossier?
«Je suis maire de la ville, a répliqué le principal intéressé. Je suis toujours redevable. Au bout de la chaîne à saucisses, c’est moi qui suis redevable. Mais je ne suis pas obligé de dire oui, puis d’accepter les erreurs de tout le monde.»
PROJET PILOTE
Le «projet pilote» de ramassage dans les quartiers centraux de Québec commencera malgré tout demain. Dans la mouture initiale, les sacs en plastique devaient remplacer les bacs, ce qui avait suscité la grogne et l’incompréhension chez les citoyens et les commerçants. Finalement, la cohabitation entre les sacs et les bacs sera possible.
«Ce qui m’a vraiment mis en colère, c’est l’idée qu’on pense que les citoyens sont des petits chiens savants et qu’on leur demande de mettre au chemin leurs ordures ménagères entre 17 h et 19 h. […] Québec, c’est pas l’armée! Ça m’a rendu fou, cette affaire-là».