Le Journal de Quebec

Des chiens abattus d’une balle à la tête

Le protocole d’euthanasie d’un contrôleur animalier de la région de Portneuf inquiète

- Jean-françois Racine l JFRACINEJD­Q 418.683.1573 2270 cjean- francois.racine @quebecorme­dia.com

Le contrôleur animalier qui détient le contrat d’au moins trois municipali­tés de la région de Portneuf élimine les chiens non réclamés à l’aide d’une arme à feu avant de les enterrer près de chez lui.

Le propriétai­re de La Ferme aux toits orange utilise une méthode controvers­ée pour se débarrasse­r des animaux errants, selon des renseignem­ents du ministère de l’agricultur­e, des Pêcheries et de l’alimentati­on (MAPAQ).

Son protocole d’euthanasie, obtenu par la Loi sur l’accès aux documents des organismes publics, est sans équivoque. «Chiens bien attaché (sic), en enclos ou dans le bois chez moi, une balle dans la tête de calibre nécessaire. Sans stress, ni souffrance, ni peur», peut-on lire dans une note manuscrite qui provient du registre du propriétai­re, Roméo Girard.

Ce dernier affirme qu’il n’a jamais raté son coup. «On attend qu’il ne respire plus et on l’enterre», écrit-il. Depuis plusieurs années, M. Girard s’occupe notamment du service de fourrière pour Neuville, Donnacona et Pont-rouge.

« C’EST PERSONNEL »

Joint par Le Journal, l’individu n’a pas voulu préciser de quelle façon il abattait les bêtes. «C’est moi qui le fais quand c’est obligatoir­e. C’est personnel ça, Monsieur».

Le maire de Pont-rouge affirme qu’il ignorait jusqu’à tout récemment la mét hode par a r me à fe uutilisé e parle contrôleur. «J’ai appris ça dernièreme­nt. C’est fait selon les règles existantes antérieure­ment. On a rencontré M. Girard et nous avons démontré nos exigences. On va prendre une décision dans les semaines qui viennent», a dit Ghislain Langlais, qui travaille de concert avec le maire de Neuville dans ce dossier.

«C’est inacceptab­le. Ça n’a pas d’allure. On est en 2015! On ne peut pas penser que ça se fait encore. Même des chambres à gaz, il n’en reste presque plus», a lancé le Dr Claude Martineau.

Évidemment, des cas d’exception peuvent s’appliquer pour un policier ou un agent de la faune qui fait face à une urgence avec un animal qui souffre, ajoute le vétérinair­e.

FRAIS REMBOURSÉS

Entre 2003 et 2014, Neuville a remboursé un total de 14 385 $ au contrôleur animalier qui possède toujours une entente valide. Pour cette même période, Donnacona a payé quant à elle 31 186 $ à M. Girard pour les frais encourus.

L’entente stipule que le contrôleur exige 75 $ pour le déplacemen­t, 75 $ pour l’éliminatio­n d’un gros chien de plus de 20 kilos et 50 $ pour les petits chiens.

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Roméo Girard s’occupe notamment du service de fourrière pour Neuville, Donnacona et Pont-rouge depuis plusieurs années.
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