Des chiens abattus d’une balle à la tête
Le protocole d’euthanasie d’un contrôleur animalier de la région de Portneuf inquiète
Le contrôleur animalier qui détient le contrat d’au moins trois municipalités de la région de Portneuf élimine les chiens non réclamés à l’aide d’une arme à feu avant de les enterrer près de chez lui.
Le propriétaire de La Ferme aux toits orange utilise une méthode controversée pour se débarrasser des animaux errants, selon des renseignements du ministère de l’agriculture, des Pêcheries et de l’alimentation (MAPAQ).
Son protocole d’euthanasie, obtenu par la Loi sur l’accès aux documents des organismes publics, est sans équivoque. «Chiens bien attaché (sic), en enclos ou dans le bois chez moi, une balle dans la tête de calibre nécessaire. Sans stress, ni souffrance, ni peur», peut-on lire dans une note manuscrite qui provient du registre du propriétaire, Roméo Girard.
Ce dernier affirme qu’il n’a jamais raté son coup. «On attend qu’il ne respire plus et on l’enterre», écrit-il. Depuis plusieurs années, M. Girard s’occupe notamment du service de fourrière pour Neuville, Donnacona et Pont-rouge.
« C’EST PERSONNEL »
Joint par Le Journal, l’individu n’a pas voulu préciser de quelle façon il abattait les bêtes. «C’est moi qui le fais quand c’est obligatoire. C’est personnel ça, Monsieur».
Le maire de Pont-rouge affirme qu’il ignorait jusqu’à tout récemment la mét hode par a r me à fe uutilisé e parle contrôleur. «J’ai appris ça dernièrement. C’est fait selon les règles existantes antérieurement. On a rencontré M. Girard et nous avons démontré nos exigences. On va prendre une décision dans les semaines qui viennent», a dit Ghislain Langlais, qui travaille de concert avec le maire de Neuville dans ce dossier.
«C’est inacceptable. Ça n’a pas d’allure. On est en 2015! On ne peut pas penser que ça se fait encore. Même des chambres à gaz, il n’en reste presque plus», a lancé le Dr Claude Martineau.
Évidemment, des cas d’exception peuvent s’appliquer pour un policier ou un agent de la faune qui fait face à une urgence avec un animal qui souffre, ajoute le vétérinaire.
FRAIS REMBOURSÉS
Entre 2003 et 2014, Neuville a remboursé un total de 14 385 $ au contrôleur animalier qui possède toujours une entente valide. Pour cette même période, Donnacona a payé quant à elle 31 186 $ à M. Girard pour les frais encourus.
L’entente stipule que le contrôleur exige 75 $ pour le déplacement, 75 $ pour l’élimination d’un gros chien de plus de 20 kilos et 50 $ pour les petits chiens.