L’office des professions accusé d’avoir induit le gouvernement en erreur
L’ordre des opticiens d’ordonnances (OODQ) accuse l’office des professions du Québec d’avoir induit le gouvernement en erreur sur les conséquences du nouveau règlement qui permet aux assistants optométriques de poser des gestes qui leur étaient auparavant interdits.
L’an dernier, l’office des professions a recommandé au gouvernement l’approbation d’un règlement identifiant une série d’actes médicaux pouvant être pratiqués par un assistant ayant reçu une formation minimale de 72 heures. Ces actes, qui incluent le choix, la prise de mesures et l’ajust e ment d’ une monture, é taient jusqu’ici réservés aux optométristes, détenteurs d’un doctorat en optométrie, et aux opticiens d’ordonnances, qui ont suivi une formation collégiale de trois ans.
Le règlement ne plaît pas à l’ordre des opticiens d’ordonnances, qui craint les impact s surlasant éoculovisuel le des Québécois et qui s’inquiète pour l’avenir de la profession. L’OODQ reproche à l’office des professions d’avoir passé sous silence, dans ses recommandations au gouvernement, un avis émis par un comité d’experts qu’il avait lui-même mandaté.
Dans un rapport transmis en novembre 2012, le comité recommandait que la contribution des assistants «se limite aux activités qui ne sont pas réservées à l’opticien d’ordonnances et à l’optométriste».
Cette recommandation n’apparaît toutefois pas dans le mémoire portant sur la modification des actes médicaux posés par les assistants optométriques qui a été déposé au Conseil des ministres. «Nous déplorons que l’office des professions, malgré la recommandation de son comité d’experts, ait favorisé les intérêts économiques d’entreprises oeuvrant dans l’illégalité en induisant en erreur le gouvernement sur les graves conséquences de ce règlement», a récemment dénoncé la présidente-directrice générale de L’OODQ, Linda Samson.
L’ordre des opticiens d’ordonnances se réunira en assemblée générale extraordinaire, lundi, pour «faire le point et envoyer un message clair au gouvernement».
Un règlement temporaire
Appelé à réagir aux accusations de L’OODQ, l’office des professions a fait valoir que le nouveau règlement était temporaire et avait pour objectif de combler la pénurie actuelle d’opticiens d’ordonnances, qui sévit principalement en région.
Le conseiller en communication de l’office, Stéphane Boivin, a indiqué que seuls les assistants qui s’inscriront dans le registre tenu par l’ordre des optométristes d’ici les deux prochaines années auront le droit de pratiquer les nouveaux actes autorisés par le règlement. «C’est pour donner le temps à de nouvelles cohortes d’opticiens d’ordonnances d’arriver sur le marché du travail», a-t-il dit.